Zurich (awp) - Le fournisseur de l'industrie aéronautique Montana Aerospace n'est pas parvenu à s'extraire des chiffres rouges en 2021, année de sa cotation à la Bourse suisse. Le groupe argovien, émanation du conglomérat industriel Montana Tech, a cependant amélioré sa rentabilité opérationnelle.

Lors d'un entretien avec AWP, le directeur financier Michael Pistauer a souligné qu'après avoir beaucoup investi ces dernières années, l'heure est venue d'en récolter petit à petit les fruits. Il a estimé que l'entreprise pourrait devenir apte à verser un dividende à ses actionnaires à partir de 2023.

L'an dernier, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) - ajusté de tout élément extraordinaire et non opérationnel - a ainsi bondi d'un quart à 56,1 millions d'euros. La perte nette s'est inscrite à 49,4 millions, contre -57,7 millions en 2020, indique lundi la société de Reinach.

L'Ebitda ajusté est conforme aux attentes des deux analystes interrogés par AWP. La perte nette manque les prévisions, surtout celles de Berenberg, qui tablait sur un résultat négatif à hauteur de 30,1 millions d'euros.

Mi-février, le groupe avait déjà dévoilé son chiffre d'affaires, en hausse d'un quart sur un an à 767,5 millions d'euros. Ventilées selon les secteurs d'activités, les revenus ont le plus fortement augmenté, soit de près de moitié (+46%) dans le domaine de la mobilité électrique, suivi par celui de l'énergie (+42%). Les ventes provenant du segment aéronautique ont elles crû de 9%.

Il y a deux semaines, Montana Aerospace a affiché son optimisme quant à la reprise du secteur aérospatial, qui a pâti des restrictions de voyage imposées pendant la pandémie de coronavirus. Depuis le début de l'année, le redressement s'est accéléré, selon la société.

Pour 2022, la direction confirme ainsi son objectif de chiffre d'affaires à 1,1 milliard d'euros. L'Ebitda ajusté devrait atteindre un montant à deux chiffres en millions, dans le haut de la fourchette, selon les indications fournies.

Matières premières: pas de risques directs

Au niveau des matières premières, dont les prix ont connu une forte hausse, Montana Aerospace ne perçoit pas de risques directs, affirme l'entreprise dans son communiqué.

Les coûts liés à l'énergie ont représenté environ 16,6 millions d'euros en 2021. Ceux-ci ont quadruplé depuis le début de l'année suite à l'éclatement de la guerre russo-ukrainienne. Le groupe affirme avoir réussi à éviter l'essentiel de la hausse mais a dû néanmoins absorber une partie de ces coûts. Ce facteur est inclus dans les objectifs susmentionnés.

A moyen terme, Montana Aerospace ambitionne d'accroître son indépendance énergétique et prévoit d'installer des panneaux photovoltaïques sur ses sites de production en Roumanie, précise la société.

Pour Berenberg, les chiffres présentés ce lundi ne recèlent pas de grandes surprises, exception faite du flux de trésorerie, qui a dépassé les attentes. La direction tient les promesses faites lors de l'introduction en Bourse et maîtrise les vents contraires à court terme, affirme l'analyste Ross Law. Celui-ci a néanmoins raboté l'objectif de cours de Montana Aerospace à 35 francs suisses, de 42 francs suisses précédemment, tout en recommandant toujours l'achat.

La Banque cantonale de Zurich affirme que l'action doit toujours être surpondérée, car elle présente un potentiel haussier de 20%. La correction subie par le titre depuis le début d'année est liée à la hausse des taux d'intérêts et aux matières premières. Des augmentations de tarifs et une base de comparaison plus favorable à partir du troisième trimestre devrait soutenir la dynamique de recettes, selon l'analyste Daniel Bürki.

A la Bourse, l'action Montana Aerospace a fini sur un gain de 9,7% à 16,70 francs suisses, dans un SPI en hausse de 1,20%.

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