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Avec clôture du pétrole et de Wall Street

New York (awp/afp) - Les marchés européens ont digéré jeudi la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de remonter ses taux directeurs, une première depuis 2011, tandis que Wall Street s'est offert une séance positive grâce à des résultats de sociétés moins mauvais que prévu.

Malgré une forte volatilité en séance, les Bourses européennes ont finalement clôturé proche de leur niveau d'avant la réunion.

Paris a fini en hausse de 0,27%, Londres de 0,09%, selon des résultats définitifs, et Francfort en baisse de 0,27%. Plombée par l'incertitude politique, la Bourse de Milan a reculé de 0,71%.

A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,51%, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 1,36%, et l'indice élargi S&P 500 a avancé de 0,99%.

La BCE a relevé jeudi ses trois principaux taux d'un demi-point de pourcentage, contre un quart de point prévu initialement.

"Il y avait une nécessité" de procéder à une telle hausse pour mettre un terme à l'ère des taux négatifs entamée en 2014, a analysé pour l'AFP Vincent Juvyns, de JPMorgan AM.

Cette demi-surprise a profité à l'euro, qui était en hausse de 0,45% face au billet vert, à 1,0226 dollar.

L'institution de Francfort était aussi attendue pour fournir des détails sur le nouvel instrument destiné à protéger les Etats les plus fragiles contre des attaques spéculatives sur leur dette.

Le fait que le mécanisme ne puisse être activé que sous conditions économiques, qui favorisent la discipline budgétaire, "instille le doute" sur l'utilisation réelle et l'ampleur du dispositif, a expliqué Franck Dixmier, directeur de la gestion obligataire chez Allianz IG.

Cette déception a renforcé la pression sur l'Italie après la démission du Premier ministre Mario Draghi et s'est fait ressentir sur les taux obligataires.

Le taux d'intérêt italien à 10 ans a été le seul à finir en nette hausse parmi les principaux pays de la zone euro et l'écart, très scruté, entre les taux allemand et italien s'est creusé jeudi.

La tonalité a été toute autre à Wall Street, toujours bien orientée par les résultats d'entreprises, qui s'ils sont moins bons que le trimestre précédent, n'ont pas vu d'accident majeur jusqu'ici.

"Le marché traite bien ces sociétés tant que les chiffres sont moins mauvais" qu'anticipé, a expliqué, Quincy Krosby de LPL Financial.

Symbole de cette dynamique, Tesla (+9,78% à 815,12 dollars), qui a fait moins bien que prévu sur son chiffre d'affaires et échoué à publier un nouveau bénéfice record, mais que les investisseurs ont néanmoins salué du fait d'un résultat solide et de prévisions confirmées.

Résultats en pagaille

Parmi les résultats salués de la séance, l'équipementier télécoms finlandais Nokia (+9,29%), le géant mondial de la communication Publicis (+5,05%) ou encore le constructeur automobile Tesla (+7,36%).

A l'inverse, le groupe suédois d'électroménager Electrolux (-3,95%), le spécialiste allemand du logiciel SAP (-2,84%), le groupe chimique Dow (-3,13%) ou les compagnies aériennes United Airlines (10,17%) et American Airlines (-7,43%) ont dévissé.

Baisse du pétrole, stabilité du gaz

Les prix du pétrole ont chuté jeudi, lestés par un bond des réserves d'essence aux États-Unis impliquant une baisse de la demande, quand la production de brut a repris en Libye après trois mois de perturbations.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a perdu 2,86% à 103,86 dollars après avoir lâché en séance plus de 4%.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a baissé quant à lui de 3,53% à 96,35 dollars, peu après avoir dévissé de 5%.

Le marché du gaz naturel européen restait stable à 156 euros le mégawattheure après la réouverture jeudi, mais avec un débit réduit, du gazoduc Nord Stream reliant la Russie à l'Allemagne.

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