Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers perdaient du terrain vendredi, plombés par la baisse de Wall Street dans un contexte d'incertitude autour d'un resserrement monétaire à venir aux États-Unis.

Les places européennes évoluaient dans le rouge dans les premiers échanges à Paris (-1,36%), Francfort (1,48%) et Londres (-0,92%), vers 10h10. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI se contracter de 0,86% vers 10h30.

En Asie, la Bourse de Tokyo a perdu 0,9%. Par rapport à son pic de mi-septembre, elle a désormais chuté de plus de 10%. La situation sanitaire au Japon préoccupe, alors que de nouvelles restrictions sont entrées en vigueur vendredi face à la vague Omicron.

L'archipel nippon est également marqué par des prix à la consommation à la hausse sur un an, de 0,5% en décembre, selon des données officielles publiées vendredi. La hausse est notamment liée à l'augmentation des prix de l'énergie. A la Bourse de Hong Kong, l'indice Hang Seng a terminé en légère hausse de 0,05%.

"Les acteurs du marché sont actuellement déchirés. D'une part, les signaux économiques en Europe sont au vert et l'économie de l'UE pourrait repartir du bon pied dans les deux à trois prochains trimestres. D'autre part, il y a des signes d'épuisement des valeurs technologiques américaines, moteurs du rallye boursier américain jusqu'à présent" , note Andreas Lipkow, analyste chez Comdirect.

L'économie mondiale suit de près la situation des marchés américains, en berne depuis plusieurs jours en raison d'inquiétudes autour d'une possible remontée des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour tenter d'endiguer l'inflation. Le Dow Jones a ainsi perdu 0,89% jeudi, sa cinquième séance de baisse à la suite.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) reste vigilante face au risque d'inflation mais n'a fait qu'un petit pas en décembre vers le resserrement monétaire. Elle n'envisage pas de hausse de ces taux en 2022.

L'automobile encore malmenée

Le titre du géant automobile Toyota a lâché 2,47% à 2.284,5 yens à Tokyo. Le constructeur nippon a annoncé jeudi de nouvelles interruptions de sa production à cause d'un nombre croissant de cas de Covid-19 qui affectent ses sous-traitants et ses opérations au Japon.

L'action Toyota avait déjà plongé de près de 5% mercredi après l'annonce la veille par le constructeur qu'il ne devrait pas atteindre son objectif de production de véhicules.

A Paris aussi, l'automobile reculait vendredi à l'image de Stellantis, qui perdait 3,80% à 18,07 euros. Renault perdait quant à lui 2,69% à 33,95 euros, tandis que l'équipementier Plastic Omnium baissait de 3,10% à 21,88 euros.

L'éolien dans la tempête

Le fabricant de turbines Siemens Energy s'effondrait de 10,29% à 20,58 euros après avoir annoncé jeudi soir une baisse de ses prévisions pour l'année 2022 surtout en raison de sa filiale dans l'éolien Siemens Gamesa, qui a dégradé ses perspectives et dont le titre est aussi en fort recul de 14,5% à Madrid. Le fabricant d'éoliennes Nordex est aussi délaissé et perdait 6,70% à 13,65 euros.

Netflix déçoit

Les records d'audience de Netflix n'ont pas masqué pour les investisseurs le ralentissement de la croissance des nouveaux abonnés. A la suite de la publication jeudi de ses résultats du quatrième trimestre, après la clôture des marchés américains, le géant du streaming perdait 20% dans les échanges électroniques à Wall Street.

Du côté de l'euro, du bitcoin et du pétrole

Le marché du pétrole refluait nettement: vers 08H45 GMT le prix du baril américain de WTI pour échéance mars perdait environ 2% à 83,89 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord à même échéance lâchait 1,78% à 86,81 dollars. Les cours avaient dépassé des plus haut de sept ans en milieu de semaine.

L'euro montait de 0,23% à 1,1339 dollar.

Le bitcoin chutait de 5,23% à 39.170 dollars à 09H00 GMT.

afp/vj