Zurich (awp) - Le laboratoire Novartis examine les options stratégiques qui s'offrent à lui pour maximiser la valeur actionnariale de son unité génériques et biosimilaires Sandoz, au sortir d'un nouveau trimestre compliqué pour les médicaments de substitution aux Etats-Unis. La direction revoit à la hausse les perspectives de rentabilité à brève échéance pour Innovative Medicines, à la baisse pour Sandoz.

"Il est à ce stade prématuré de mettre un nom sur les options", a d'emblée tempéré le directeur général (CEO) Vasant Narasimhan au cours d'une téléconférence mardi où l'annonce du jour avait éclipsé une performance trimestrielle largement attendue.

Le patron s'est contenté d'évoquer des considérations sur de potentielles synergies en cas de maintien de la filiale dans le giron du groupe, à comparer avec les éventuels avantages d'une autonomisation.

Novartis avait déjà autonomisé en 2019 les dispositifs et consommables ophtalmiques d'Alcon, après s'être approprié le portefeuille de traitements dans ce domaine de son ancienne filiale introduite depuis à la Bourse suisse et à New York.

"Sandoz et plus étroitement imbriquée dans la structure du groupe que ne l'était Alcon", a toutefois prévenu le timonier du paquebot pharmaceutique.

Le rétablissement de Sandoz se fait attendre

Hors effets de changes, la contribution trimestrielle de Sandoz s'est érodée de 2% à 2,40 milliards de dollars (2,29 milliards de francs suisses). La filiale a relevé la tête sur le Vieux Continent, mais déplore un manque à gagner comparatif de 20% au pays de l'oncle Sam. La rentabilité de base a dévissé, l'excédent (Ebit) afférent s'étant amenuisé de 15% à 571 millions entre juillet et fin septembre.

Si la direction anticipe toujours un tassement des recettes de 5% à 9% pour la filiale en 2021, l'Ebit de base risque désormais de s'effondrer de 15 à 19%, contre 10% à 15% au dernier pointage.

Le coeur de métier dans les médicaments originaux fait comparativement bonne figure. Innovative Medicines a vu ses ventes trimestrielles s'envoler de 7% à taux de changes constant à 10,63 milliards de dollars et son Ebit de base de 13% à 4,02 milliards. La contribution de l'unité doit toujours enfler de quelque 5% sur l'année en cours et l'Ebit de base de près de 10% désormais, contre 5% à 9% jusqu'ici.

Les recettes trimestrielles du groupe dans son ensemble ont progressé de 6% à 13,03 milliards de dollars. L'Ebit de base - c'est-à-dire apuré de tout facteur jugé non récurrent - a enflé de 7% à 4,47 milliards et le bénéfice net de 8% sur une base ajustée, à 3,83 milliards.

Reformulations sans effets secondaires

La performance s'avère dans les grandes lignes conforme aux projections moyennes des analystes consultés par AWP, légèrement meilleure pour Innovative Medicines et modérément décevante pour Sandoz. La rentabilité de base constitue une bonne surprise.

Les perspectives pour l'ensemble du groupe en 2021 demeurent inchangées, comprenant une croissance de 1% à 5% et une amélioration de l'Ebit de base de l'ordre de 5%. Pénalisées par la crise sanitaire, les affaires oncologiques en génériques en conservent des séquelles, que Novartis va continuer à traiter d'ici la fin de l'année.

La bonne tenue des nouveaux moteurs de ventes permet à Novartis de relever ses estimations de potentiel commercial pour le traitement cardiaque Entresto à plus de 7 milliards de dollars - contre plus de 5 milliards jusqu'ici - et pour l'antipsoriasique Cosentyx à plus de 5 milliards, contre 4 à 5 milliards précédemment.

Les analystes accueillent sans sourciller outre une performance largement convenue, une revue d'actifs éminemment anticipée. Vontobel rappelle que l'opération figurait déjà dans les scénarios possibles évoqués par la banque de gestion en mars dernier.

A la Bourse, l'action Novartis a terminé sur un gain de 1,10% à 77,87 francs suisses, dans un SMI en hausse de 0,69%.

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