Zurich (awp) - Orior a affirmé vendredi que les effets de la peste porcine qui sévit en Chine étaient "minimes" pour le traiteur industriel zurichois. Les prix de la viande porcine suisse étant très élevés en comparaison européenne, le groupe n'est pas touché par l'exportation de ses produits de base vers l'Empire du Milieu.

"La viande porcine suisse n'est pas affectée par les achats compensatoires de la Chine et par la hausse des prix qui en découle", a assuré Orior dans un communiqué.

Au premier semestre, la société s'attend à une "légère amélioration" au niveau de la marge brute et opérationnelle (Ebitda). Le potentiel d'amélioration est également présent en seconde partie d'année.

Le chiffre d'affaires global doit certes augmenter, mais du fait de la cession d'activités suisses jugées non rentables la croissance organique est attendue en repli de 1% à 2%.

Alors qu'Orior a fait état d'un impact limité de cette épidémie sur son activité, le concurrent Bell semble plus touché.

Le transformateur de produits carnés et traiteur industriel bâlois a averti mercredi que son excédent d'exploitation (Ebit) du premier semestre n'atteindra pas les 50 millions de francs suisses, alors qu'il s'élevait encore à 55,2 millions un an plus tôt.

Le groupe avait pointé du doigt l'augmentation massive du prix de la viande de porc européenne. L'épidémie de peste porcine qui s'est abattue sur la Chine a en effet généré une subite inflation sur le marché international du porc, sous le double impact d'une réduction de la production sur le Vieux Continent et d'une hausse significative des exportations vers l'Empire du Milieu.

Les prix d'approvisionnement de Bell ont enflé de plus de 30%, affectant en particulier le segment charcuterie sur le marché allemand.

Les analystes de Vontobel ont rappelé qu'en raison de la forte demande chinoise, les prix de la viande porcine en Europe ont bondi de 32% depuis le début de l'année. Avec 1,82 euro par kilo de viande de porc, le tarif est cependant bien inférieur aux 5,10 francs suisses pratiqués en Suisse.

Orior vendant principalement ses produits transformés en Suisse, le groupe n'est pas affecté par la hausse des prix en Europe, a ajouté la banque de gestion zurichoise.

Non dangereux pour l'homme

Le virus de la peste porcine africaine, qui n'est pas dangereux pour l'homme mais très destructeur pour les cochons d'élevage et les sangliers sauvages, s'est propagé depuis août 2018 dans plus de la moitié des provinces chinoises. Des foyers ont également été détectés en Mongolie et au Cambodge ainsi qu'en Corée du Nord.

En Chine, premier producteur et consommateur mondial, les autorités ont annoncé avoir tué environ un million de porcs depuis août, mais d'après les experts, ce chiffre est sous-évalué.

Selon une étude de Rabobank, la production porcine chinoise devrait chuter de 25% à 35% cette année en raison de cette maladie, qui affecte actuellement quelque 150 à 200 millions de cochons d'élevage. La perte est équivalente à la production annuelle européenne.

A la Bourse, l'action Orior a fini sur un bond de 6,29% à 81,10 francs suisses et la nominative Bell a perdu 1,28% à 269,50 francs suisses, dans un SPI en repli de 0,56%.

al/buc