Voici quelques éléments synthétiques sur le projet :

  • Un accord de principe a été signé entre
    • Des Investisseurs français "de long terme" (CDC, CNP Assurances, MAIF, MACSF, ensemble "le Groupement") et
    • Des créanciers (baptisés SteerCo) détenant 50% de la dette non-sécurisée (soit 3,8 Mds€).
  • Les partis soutiennent le management et le "Plan de Refondation du Groupe" (présenté le 15 novembre 2022).
  • Si les opérations envisagées vont à leur terme, les actionnaires existants n'auraient plus que 0,4% du capital s'ils ne souscrivent pas aux levées de fonds. Le Groupement détiendrait environ 50,2% du capital et les Créanciers financiers non sécurisés environ 49,4% (cf. point "dilution).
  • Le Groupement ne lancera pas d'OPA, même s'il franchit les seuils légaux : il va demander une dérogation définitive à l’obligation de déposer une offre publique sur la base de la restructuration financière. Ce type de dérogation est souvent accordée quand il s'agit de sauver une entreprise de la disparition.

Processus :

  • Conversion en capital de l’intégralité des dettes financières non sécurisées (baisse de l'endettement brut de 3,8 Mds€)
  • Apport de fonds propres en numéraire à hauteur de 1,550Md€, via des augmentations de capital souscrites par le "Groupement" à hauteur de 1,355Md€, et garanties pour le solde à hauteur de 195 M€ le "SteerCo".
    • Une première augmentation de capital avec maintien du DPS pour 3,8 Mds€, garantie par l’ensemble des créanciers financiers non sécurisés, qui souscriront par compensation de créances et récupéreront les fonds levés auprès des actionnaires souscrivants.
    • Une seconde augmentation de capital de avec suppression du DPS pour que le Groupement injecte 1,16 Md€ et prenne le contrôle (50,2% du capital).
    • Une troisième augmentation de capital avec maintien du DPS de 0,4 Md€. Le Groupement et SteerCo y souscriront en échange de BSA.
  • Bilan attendu : baisse de la dette pro forma de 60% et objectif de ratio de levier (dette financière nette sur Ebitda) de moins de 6,5 fois en 2025.

Calendrier :

  • La documentation est à finaliser.
  • Dans le délai de la procédure de conciliation en cours, dépôt d'une demande d’ouverture d’une procédure de sauvegarde accélérée pour faciliter le déploiement de l'accord.

Dilution :

  • Massive, évidemment. La note de bas de page numéro 8 est très intéressante. Pour limiter sa dilution au maximum, un actionnaire devra injecter en numéraire 61,24 EUR par action détenue.
  • Commentaire de l'analyste Yi Zhong, qui suit le dossier chez AlphaValue : "La participation au capital des actionnaires existants sera réduite à 0,4%, ce qui est encore pire que notre estimation de 0,66%".

Pour compléter Orpéa, encore des coups à prendre et une analyse d'AlphaValue sur la situation fin 2022.