PARIS, 21 juin (Reuters) - Après une reprise partielle en 2021, les producteurs français de spiritueux s'attendent à une année 2022 difficile en raison des tensions géopolitiques, de l'inflation et des restrictions liées au COVID-19 en Chine, a déclaré mardi la Fédération Française des Spiritueux (FFS), qui regroupe 250 entreprises du secteur.

En France, où la consommation d'alcool baisse régulièrement, les ventes dans les grandes et moyennes surfaces (GMS) ont stagné en volume en 2021, malgré une hausse des ventes des liqueurs et alcools blancs comme la vodka et le gin. Elle ont gagné 2% en valeur à 5.2 milliards d'euros.

Un rebond a été enregistré dans les cafés, hôtels et les restaurants (CHR), fermés en 2020 à cause du COVID-19, mais les ventes sont restées bien en dessous des niveaux pré-pandémiques, a indiqué la FFS.

"(L'année) 2022 est beaucoup plus complexe. Le rattrapage de la crise Covid a été effectué mais on s'aperçoit que les ventes, si on prend les 12 mois à fin mai en GMS sont a -4% et de janvier à mai à -7%", a déclaré Jean-Pierre Cointreau, le président de la fédération.

Les exportations de spiritueux, ont également enregistré une baisse au cours des derniers mois, a-t-il précisé. Les vins et spiritueux représentent le deuxième poste excédentaire de la balance commerciale française derrière l'aéronautique.

L'an dernier, les exportations représentaient près de la moitié des ventes totales de spiritueux en valeur et avaient augmenté de 30% pour atteindre 4,9 milliards d'euros.

"Aux États-Unis, nous avons vu une forte baisse des ventes depuis avril en raison de la hausse de l'inflation (...) et en Asie, cela a clairement ralenti en raison des mesures sanitaires", a déclaré Jean-Pierre Cointreau.

"Il est clair que la géopolitique va être un des paramètres les plus importants dans l'année qui vient", a-t-il ajouté, faisant référence à la guerre en Ukraine et aux tensions entre la Chine et Taïwan.

Les États-Unis représentaient 44% des expéditions totales de spiritueux français en valeur l'an dernier et l'Asie 29%.

La FFS a également souligné que le secteur pourrait également souffrir des pénuries d'approvisionnement en céréales liées à la guerre en Ukraine et aux aléas climatiques. Les céréales sont notamment utilisées dans la production de la vodka. (Reportage Sybille de La Hamaide; version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)