Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux ont prolongé leur rebond mardi, remis des turbulences spéculatives de la semaine passée et focalisés sur les résultats d'entreprises et les espoirs de relance aux Etats-Unis.

Pour la deuxième séance consécutive, les Bourses européennes ont fini en nette hausse, de Paris (+1,86%) à Francfort (+1,56%), en passant par Londres (+0,78%) et Milan (+1,11%).

Vers 17H30 GMT à New York, le Dow Jones Industrial Average montait de 0,76%, l'indice élargi S&P 500 prenait 1,70% tandis que le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'appréciait de 1,67% avant la publication des résultats d'Amazon et Alphabet, la maison mère de Google et YouTube.

La semaine dernière, Wall Street avait fortement réagi aux attaques d'investisseurs individuels contre les paris baissiers de certains fonds spéculatifs.

"On pourrait soutenir que le service normal a repris, les intervenants de marché bien implantés ayant repris les achats d'actions", constate David Madden, analyste chez CMC Markets. "L'optimisme revient, l'argent chute" après avoir atteint un plus haut en huit ans la veille, à 30,10 dollars.

Le cours de ce métal reculait dans le sillage de l'action GameStop et des autres titres qui avaient été la cible de fonds spéculatifs pariant sur la baisse des cours.

Par ailleurs, "le plan de relance de Joe Biden est au coeur de l'attention des investisseurs, alors que des législateurs américains débattent de son ampleur", souligne l'expert.

La Maison Blanche a campé sur ses positions lundi, signifiant son refus que son plan de sauvetage de l'économie de 1.900 milliards de dollars soit divisé par trois, comme le demandent des républicains modérés.

En outre, le marché est entré "dans le dur des résultats trimestriels qui somme toute montrent des chiffres plutôt rassurants", commente Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale au sein d'Oddo Securities, interrogé par l'AFP.

"La publication de chiffres de croissance meilleurs qu'attendu pour les pays occidentaux ayant plus ou moins reconfiné illustre l'adaptation de l'activité économique à ces nouvelles conditions", analyse par ailleurs Lazard Frères Gestion.

L'une des préoccupations majeures reste cependant la livraison des vaccins anti-Covid. Pour l'heure, plus de 100 millions de doses ont été administrées dans le monde.

L'Union européenne reste un peu à la traîne, en raison notamment des retards annoncés par Pfizer-BioNTech puis AstraZeneca.

Décollage lunaire pour Airbus ___

L'Agence spatiale européenne (ESA) a confié au géant européen de l'aéronautique (+6,59% à 88,59 euros) la construction de trois modules de services supplémentaires pour la capsule Orion du programme lunaire américain Artemis.

Dans son sillage, le motoriste et équipementier Safran a grimpé de 4,76% à 107,85 euros.

Atos renonce à DXC Technology ___

Le groupe informatique français (+1,87% à 66,60 euros) a annoncé mardi renoncer à l'acquisition de la société de services américaine DXC Technology, qu'elle avait "approchée" en janvier en vue d'une "transaction amicale potentielle" pour un montant non communiqué.

Les pétrolières divergent ___

BP a perdu 4,53% à 255,00 pence. Le géant des hydrocarbures a enregistré une perte nette abyssale de 20,3 milliards de dollars en 2020 à cause d'un effondrement de la consommation et des cours du pétrole engendré par la crise sanitaire, mais entrevoit un rebond du marché.

La major américaine Exxonmobil a elle accusé une perte de 22,4 milliards de dollars pour l'ensemble de l'année 2020, la plus lourde de son histoire. Mais l'action grimpait de 3,53% à 46,53 dollars. Le géant du pétrole - rentable au quatrième trimestre une fois exclus divers éléments exceptionnels et charges de dépréciation - entend réduire ses dépenses d'investissements et développer la commercialisation d'énergies moins polluantes.

Du côté des devises et du pétrole ___

Vers 17H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 2,02% à 57,49 dollars. Le baril américain de WTI pour livraison en mars montait de 2,24% à 54,73 dollars.

Le billet vert se repliait de 0,35% face à la monnaie unique européenne, à 1,20 dollar pour un euro, un plus bas depuis deux mois.

afp/rp