New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en baisse mardi, inversant le rebond de la veille, inquiète de l'efficacité des vaccins et des risques de ralentissement associés au variant Omicron.

Vers 16h00, le Dow Jones perdait 0,78%, le Nasdaq, négatif à l'ouverture, revenait à la stabilité à +0,07% et le S&P 500 lâchait 0,46%.

Lundi, Wall Street avait partiellement rebondi après sa pire séance de l'année lorsque le variant Omicron a été détecté en Afrique du Sud.

L'indice Dow Jones avait avancé de 0,68% à 35.135,94 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, avait gagné 1,88% à 15.782,83 points et l'indice élargi S&P 500 de 1,32% à 4.655,27 points. Mardi, les contrats à termes sur les indices ont viré sévèrement au rouge avant l'ouverture, après les déclarations du patron du laboratoire Moderna au Financial Times.

Stéphane Bancel a estimé qu'il y aurait une "baisse significative" de l'efficacité des vaccins, face au nouveau variant. "On est dans un tourbillon d'incertitude lié au variant Omicron, et cette incertitude crée une volatilité accrue sur le marché", commente Patrick O'Hare de Briefing.com.

"L'inflexion à la baisse a ses racines dans les préoccupations concernant l'efficacité des vaccins actuels et la possibilité que la Fed ait fait une erreur de politique monétaire", a ajouté l'analyste alors que la Banque centrale réduit progressivement son soutien monétaire.

À ces nouvelles, se sont ajoutés les commentaires de Jerome Powell, le président de la Fed, qui a estimé dans l'intervention qu'il doit faire au Sénat mardi, que "l'émergence du variant Omicron pose des risques à la baisse pour l'emploi et l'activité économique et accroissent l'incertitude quant à l'inflation".

"Il n'y a pas de doute que Jerome Powell sera invité à s'expliquer sur ces risques que posent le nouveau variant lors de son témoignage au Congrès", soulignait Art Hogan de National Securities, ce qui ajoutait à la nervosité des investisseurs.

La secrétaire au Trésor Janet Yellen devait aussi témoigner et "insister sur la nécessité de régler le problème du plafond de la dette" qui pourrait se reposer d'ici deux semaines, a indiqué l'analyste.

Restrictions

Les investisseurs étaient aussi soucieux de l'impact de nouvelles restrictions sur la chaîne d'approvisionnement, "une préoccupation valable puisque le variant restreint déjà les déplacements", soulignait Chris Low, économiste pour FHN Financial.

Le marché obligataire avait la faveur des investisseurs, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans (qui évoluent en sens inverse des prix des obligations) reculant à leur plus faible niveau depuis trois semaines à 1,43% contre 1,50% la veille, un mouvement qui traduit l'aversion au risque.

L'indice VIX, aussi baptisé l'"indice de la peur" parce qu'il prévoit la volatilité du marché, repartait à la hausse. Quasiment tous les secteurs du S&P 500 étaient dans le rouge, à commencer par les financières (-1,17%) mais aussi l'énergie (-1,10%), dans le sillage d'une chute de plus de 3% des cours du brut.

Les titres des laboratoires pharmaceutiques accusaient le coup. Moderna perdait 7%. Son rival Pfizer, qui a indiqué la veille avoir commencé à travailler sur une formulation de son vaccin contre le variant Omicron, tirait son épingle du jeu mais son partenaire BioNtech lâchait 6,50%.

Les actions liées au secteur des voyages buvaient aussi la tasse comme Expedia (-2,88%), Booking (-1,92%), Marriott International (-2,34%). Les compagnies aériennes et les croisiéristes étaient mal en point à l'instar d'American Airlines (-2,68%), Delta (-1,42%) ou Carnival (-3,55%).

afp/vj