Zurich (awp) - Alors que le cigarettier British American Tobacco (BAT) projette la délocalisation de la production de son site historique de Boncourt (JU), son concurrent Philip Morris, en pleine reconversion "dans le secteur de la santé et du bien-être", entend conserver ses effectifs à Serrières, en périphérie de Neuchâtel.

Le groupe de Richmond, en Virginie, qui a pour ambition affichée de réaliser d'ici 2025 la moitié de son chiffre d'affaires avec des "nouveaux produits" sans fumée, réalisait toujours en 2021 une partie substantielle de ses revenus en vendant des cigarettes.

"Bien sûr, il y a ici (à Serrières, ndlr) la production locale, et historique, de cigarettes, qui devra être adaptée", a reconnu, dans un entretien publié lundi par Arcinfo, Jacek Olczak, directeur général (CEO) de Philip Morris.

"Mais vous connaissez la contribution des employés de Neuchâtel à l'évolution de nos nouveaux produits", a poursuivi le responsable basé au siège de la multinationale à Lausanne, évoquant un site "très bien intégré à la transformation du groupe" et sur lequel il assure n'avoir "aucune intention" de réduire le personnel.

"Depuis que nous avons entamé ce virage, nous avons beaucoup investi dans la recherche sur le fonctionnement respiratoire", a fait valoir le Polonais, qui a repris les rênes du groupe au printemps 2021, soulignant - sans le chiffrer - le développement de capacités et connaissances dans ce domaine "à commencer par ici, à Serrières".

A l'horizon 2025, le segment "de la santé et du bien-être" devrait peser un milliard de dollars par an, contre 275 millions en 2021. "Ça peut paraître peu, par rapport à nos 30 milliards de chiffre d'affaires, mais c'est un début", a déclaré le CEO de Philip Morris, pour qui "il faut se préparer à ce que la cigarette disparaisse".

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