PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse lundi et les Bourses européennes reculent également à mi-séance dans un contexte de prudence à l'orée d'une semaine marquée par les décisions de trois grandes banques centrales, la publication d'indicateurs sur l'inflation et l'emploi, ainsi qu'une nouvelle série de résultats de sociétés.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,63% pour le Dow Jones, de 0,84% pour le Standard & Poor's 500 et de 1,15% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,48% à 7.063,15 vers 12h50 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,51%. À Londres, le FTSE se distingue avec un modeste gain de 0,06%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,46%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,85% et le Stoxx 600 de 0,49%.

La Réserve fédérale américaine (Fed) entame mardi une réunion de politique monétaire de deux jours qui devrait se solder par une hausse limitée du coût du crédit de 25 points de base. La Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) annonceront, pour leur part, leurs décisions jeudi et un relèvement des taux 50 points de base est attendu comme lors de leur précédente réunion.

Au-delà du relèvement immédiat du coût du crédit, les investisseurs espèrent surtout que les banquiers centraux fourniront de nouvelles indications sur la trajectoire future des taux et leur impact sur la conjoncture. A cet égard, les chiffres mensuels des prix à la consommation en zone euro seront publiés mardi et le rapport sur l'emploi américain en janvier sera présenté vendredi.

"Il y a de la nervosité avant la réunion cruciale de la Fed cette semaine", souligne Susannah Streeter, analyste marchés chez Hargreaves Lansdown.

Les grands groupes technologiques Apple, Amazon, Alphabet et Meta Platforms, sensibles à l'évolution des taux d'intérêt, doivent par ailleurs publier leurs résultats cette semaine.

En attendant, sur le plan macroéconomique, l'économie allemande s'est contractée contre toute attente au quatrième trimestre 2022, de 0,2% par rapport aux trois mois précédents, selon des données publiées lundi par Destatis, ce qui renforce la perspective d'une récession technique dans la première économie d'Europe au premier trimestre 2023.

En Espagne, l'inflation est repartie à la hausse en rythme annuel en janvier, pour la première fois depuis juillet, avec un taux à 5,8% sur un an, après 5,7% en décembre, selon la première estimation publiée lundi par l'INE.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, en attendant l'ouverture de Wall Street, la tendance est animée par l'actualité des sociétés. Renault abandonne 3,14% après l'annonce par le constructeur automobile français d'une réduction de sa participation dans Nissan de 43% à 15% dans le cadre du rééquilibrage et de la restructuration de leur alliance. Depuis l'annonce en octobre des négociations entre les deux groupes, le titre de la firme au losange a pris près de 25%.

Ryanair recule de 2,26%, l'annonce par la compagnie aérienne du versement d'un dividende modeste à compter du printemps 2024 ayant pris le pas sur le bénéfice record enregistré sur la période octobre-décembre.

Côté hausse, Philips bondit de 5,95% après l'annonce d'un plan de suppression de 6.000 postes destiné à améliorer la rentabilité du groupe néerlandais à la suite du rappel d'appareils respiratoires qui a fait chuter de 70% sa valeur boursière.

Unilever avance de 0,78% après l'annonce de la nomination de Hein Schumacher au poste de directeur général à compter du 1er juillet, en remplacement d'Alan Jope.

TAUX Les rendements obligataires en Europe montent dans la crainte d'un regain des pressions inflationnistes après les chiffres de l'Espagne. Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour l'ensemble de la zone euro, prend près de six points de base, à 2,30%.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries de même échéance avance de trois points, à 3,54%.

CHANGES

Sur le marché des changes, l'euro profite des chiffres de l'inflation espagnole, gagnant 0,3% à 1,09 dollar.

La monnaie américaine est en revanche quasi stable (-0,1%) face à un panier de devises de référence après avoir touché la semaine dernière un sommet de huit mois.

PÉTROLE

Les cours pétroliers évoluent peu en attendant les réunions des banques centrales, à compter de mardi, et celle de l'Opep+, prévue mercredi.

Le Brent recule de 0,07% à 86,6 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,25% à 79,48 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou