New York (awp/afp) - Le fabricant américain de semi-conducteurs Broadcom va racheter l'entreprise de logiciels et d'informatique à distance (cloud) VMware, valorisée 61 milliards de dollars dans cette transaction, selon un communiqué publié jeudi.

Broadcom propose aux actionnaires de VMware de recevoir 142,50 dollars par action, ou 0,2520 action Broadcom par titre VMware. Une répartition sera effectuée, ce qui amènera l'acquéreur à financer la moitié de l'opération en numéraire et l'autre moitié en titres.

Le montant en numéraire représente une prime de 49% par rapport au cours de clôture de vendredi, soit avant que les premières rumeurs de rachat ne soient publiées dans la presse.

Le projet a reçu l'aval de l'entrepreneur Michael Dell, qui contrôle 40,2% du capital de VMware, ainsi que de la société d'investissement Silver Lake, qui en possède 10%, garantissant de fait le succès de l'opération.

C'est un nouveau coup du PDG de Broadcom, Hock Tan, connu pour sa boulimie d'acquisitions, depuis que sa société singapourienne Avago a elle-même pris le contrôle de Broadcom, en 2015.

En 2017, Broadcom avait mis sur la table 130 milliards de dollars pour racheter son concurrent Qualcomm, mais ce rapprochement avait été bloqué par le gouvernement du président américain Donald Trump.

Ce dernier avait estimé que l'opération porterait atteinte à la sécurité nationale, car le siège de Broadcom se trouvait à Singapour, même si l'essentiel de ses activités étaient logées aux Etats-Unis.

Si avec Qualcomm, Broadcom visait un concurrent direct, le fabricant de semi-conducteurs ambitionne cette fois d'élargir ses activités.

En intégrant VMware, il entend devenir un prestataire global pour les entreprises, avec la capacité de leur proposer à la fois ses semi-conducteurs et des infrastructures d'informatique à distance.

Hock Tan, cité dans le communiqué, entend ainsi faire de la nouvelle entité combinée "un leader des infrastructures technologiques".

Dans une note publiée mardi après les premières rumeurs de rapprochement, les analystes d'UBS avaient dit voir sous un jour "positif" cette union, qui permettrait à Broadcom d'être "plus équilibré entre logiciels et semi-conducteurs".

L'intégration de l'activité logiciels et informatique à distance de VMware est susceptible de compenser en partie, selon UBS, le caractère cyclique du secteur des semi-conducteurs.

afp/rp