Zurich (awp) - La prise de participation de Novartis dans son concurrent Roche il y a un peu plus de vingt ans, avait déjà à l'époque interloqué les analystes. "Il s'agit d'un investissement financier à long terme avec une composante stratégique", assurait en mai 2001 le flamboyant patron de Novartis Daniel Vasella.

La rhétorique n'a depuis guère changé, les protagonistes n'ayant eu de cesse depuis de rappeler que cette transaction n'avait aucune espèce d'influence sur les stratégies déployées par chacun des deux géants pharmaceutiques rhénans. Les héritiers du fondateur Fritz Hoffmann-La Roche détenaient déjà une courte majorité de verrouillage de 50,1%.

A l'origine de cette inhabituelle imbrication boursière entre deux géants rivaux et voisins, se trouvait Martin Ebner. Evincé du conseil d'administration de Roche en l'an 2000 et vindicatif envers les membres de l'organe de surveillance d'un groupe alors en difficultés, le financier au noeud de papillon s'était délesté d'un paquet de 20% des actions au porteur que détenait son véhicule d'investissement BZ.

Novartis s'était porté acquéreur, pour 4,83 milliards de francs suisses.

Moins d'un mois plus tard, Roche annonçait une restructuration de sa division Pharma, entraînant la suppression de 3000 emplois dont 600 à Bâle.

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