Zurich (awp) - Roche est comme promis revenu vendredi sur les quatre volets d'études cliniques avancées autour de son faricimab, destiné à traiter l'oedème maculaire diabétique (OMD) et la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) néovasculaire. La substance doit notamment permettre aux patients d'espacer l'intervalle entre les injections par rapport à l'aflibercept, sans compromission du gain d'acuité visuelle.

Une moitié des patients sous faricimab éligibles ont ainsi pu être soignés à intervalles de quatre mois sur la première année de traitement et trois quarts à intervalles de trois mois ou plus, assure la multinationale rhénane. L'aflibercept commercialisé par les concurrents Bayer et Regeneron sous la marque Eylea nécessite, lui, d'être administré toutes les huit semaines.

"Ces résultats démontrent le potentiel du faricimab en tant que premier nouveau type de traitement en quinze ans pour les personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l'âge néovasculaire et en près de dix ans pour celles atteintes d'oedème maculaire diabétique", assure Levi Garraway, à la tête de la recherche médicale chez Roche, cité dans le communiqué.

Le béhémoth pharmaceutique avait déjà revendiqué le succès des études Yosemite et Rhine contre l'OMD en décembre dernier, ainsi que des volets Tenaya et Lucerne contre la DMLA néovasculaire en janvier.

Avant-goût d'une présentation détaillée

Sans s'attarder sur les effets secondaires constatés, Roche assure que son faricimab a été généralement bien toléré dans chacun des quatre chapitres cliniques et qu'aucun nouveau ou insoupçonné signal d'alerte n'a été observé.

Roche a prévu de détailler les conclusions de ses analyses à l'occasion du symposium Angiogenesis, exudation and degeneration 2021 organisée par l'Université de Miami. Elles constitueront également la base pour les demandes d'homologation que compte soumettre la firme bâloise aux autorités sanitaires autour de la planète.

La poignée de précisions amenées par Roche en préambule à une présentation détaillée agendée en fin de semaine confortent Wimal Kapadia, de Bernstein, dans sa conviction que le faricimab dispose du potentiel pour s'établir comme un moteur de vente et générer ainsi des revenus annuels de plus d'un milliard de francs suisses.

Chez Mirabaud, Olav Zilian juge le faricimab bien lancé pour venir concurrencer l'Eylea, mais aussi le Beovu de Novartis qui requiert des injections toutes les trois semaines tout comme les désormais versions biosimilaires du Lucentis à injecter chaque mois. L'expert note que son estimation de potentiel commercial annuel du faricimab à 2,5 milliards de francs suisses à l'horizon 2029 risque désormais de s'avérer par trop timide.

A 11h37, le bon de jouissance Roche s'érodait de 0,7% à 310,40 francs suisses, dans un SMI en retrait marginal de 0,03%.

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