Paris (awp/afp) - Les marchés montaient en Europe et en Asie jeudi, soulagés par une évolution jugée rassurante de l'inflation en Allemagne, alors que les investisseurs semblent par ailleurs vouloir ignorer que les taux de la Banque centrale américaine (Fed) pourraient rester élevés plus longtemps que prévu.

En Asie, l'indice Hang Seng a repris 1,6% à Hong Kong et Shanghai a progressé de 1,2%. Tokyo a fini sans direction (-0,08%).

En Europe, les indices montaient de 1,30% à Francfort, de 1,23% à Paris, de 0,98% à Milan et de 0,58% à Londres à 09h40. L'indice SMI de la Bourse suisse progressait nettement plus modestement, soit d'à peine 0,05%.

"Les investisseurs se laissent toujours porter par la tendance haussière qui a commencé en début d'année tout en tentant de déterminer quelles sont les véritables intentions des banques centrales...", estime John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud. Après deux mois de baisse, l'inflation en Allemagne a connu une légère hausse en janvier, à 8,7% sur un an (+0,1 point), selon des chiffres officiels provisoires qui ne détaillent pas la répartition de la hausse des prix dans les différents secteurs.

Les économistes s'attendaient à une accélération des prix un peu plus forte, ce qui pourrait, selon le point de vue de certains investisseurs, alléger la pression sur la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle continue à durcir les conditions financières. L'institution monétaire a d'ores et déjà relevé ses taux d'intérêt à cinq reprises depuis juillet pour un cumul de 3 points de pourcentage, avec l'intention de poursuivre le mouvement en mars, voire au-delà.

Elle s'inquiète désormais d'une spirale inflation/prix en zone euro: son vice-président, Luis de Guindos, a ainsi appelé jeudi les syndicats à modérer leurs revendications salariales afin de ne pas alimenter l'inflation. La vigueur de l'emploi aux États-Unis, malgré les licenciements de plus en plus nombreux, est aussi un sujet de préoccupation pour la Fed. Ces derniers jours, plusieurs commentaires de responsables de la banque centrale ont montré qu'une pause dans le resserrement monétaire n'était pas en vue à court terme.

"Le message est clair. La Fed n'en a pas encore fini. Cela signifie que les hausses de taux vont se poursuivre et qu'elles vont continuer à faire pression à la hausse sur les rendements obligataires américains", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les banques ne subissent pas le même sort

Secouée par des scandales à répétition, Credit Suisse chutait de plus de 5%, s'attendant à une perte avant impôts "substantielle" en 2023 après avoir déjà essuyé une perte nette de près de 7,3 milliards de francs suisses suisses (près de 7,4 milliards d'euros) en 2022. Crédit Agricole montait de 3,69% à 11,63 euros à 09H18, après l'annonce d'un bénéfice net en baisse de 10,5% en 2022 à 8,1 milliards d'euros, pénalisé par la guerre en Ukraine, mais d'un quatrième trimestre "historique", au-dessus des attentes.

L'industrie à l'honneur

A Francfort, l'allemand Siemens prenait 6% après avoir relevé ses prévisions annuelles et fait état d'un "premier trimestre solide". A Paris, Legrand grimpait de plus de 7% après avoir frôlé en 2022 le milliard d'euros de bénéfice net.

La pharmacie en bonne forme

A Londres, le géant AstraZeneca (+1,56% à 10.918 pence) a dévoilé jeudi un bénéfice en forte hausse sur un an. A Francfort, Bayer prenait 3,5% dans le sillage de l'annonce la veille du remplacement de son PDG Werner Baumann par l'américain Bill Anderson, issu du groupe Roche, dans un contexte de de divergences stratégiques avec des fonds activistes.

Adani loin de l'Eden

L'action d'Adani Enterprises, fleuron du conglomérat indien Adani, a dévissé jeudi de plus de 9% à la Bourse de Bombay après deux jours de forte hausse, le marché réagissant à l'annonce de révision du flottant des titres du groupe par MSCI, société qui mesure les indices boursiers.

Du côté des devises et du pétrole

Peu de variations étaient à noter sur le marché des devises. Vers 08H30 GMT, l'euro prenait 0,27% à 1,0741 dollar contre 1,0712 dollar mercredi à 22h00.

Sur le marché du pétrole, le baril américain de WTI stagnait (+0,06%) à 78,52 dollars vers 08H30 GMT et celui de Brent de la mer du Nord gagnait 0,22% à 85,28 dollars.

afp/vj