Zurich (awp) - Après Novartis la veille, c'était au tour de Roche jeudi de visiter les tréfonds de la Bourse suisse. L'évaporation annoncée pour l'exercice en cours des cinq derniers milliards de francs suisses de recettes attribuables à la pandémie de coronavirus faisait tousser les investisseurs, nonobstant un maintien sur la voie de la croissance en 2022 et la promesse d'une nouvelle hausse de la rémunération des actionnaires.

A 09h40, le bon de jouissance Roche cédait 0,5% à 278,05 francs suisses, figurant en antépénultième position d'un SMI en hausse de 0,31%.

Dans un premier commentaire, Stefan Schneider note pour le compte de Vontobel que le tassement des revenus Covid en seconde moitié d'année dernière a déjà lourdement pesé sur la rentabilité d'ensemble. L'analyste relève au passage que le groupe a validé la candidature interne de Teresa Graham, responsable de la stratégie produits, pour reprendre les rênes de sa principale division Pharma. La recommandation d'achat est confirmée, comme l'objectif de cours de 392 francs suisses.

A la Banque cantonale de Zurich (ZKB), Marcel Brand s'inquiète d'une feuille de route pour 2023 sensiblement moins optimiste qu'escompté. L'expert anticipe subséquemment une réaction négative des intervenants à la Bourse suisse, que la direction aura toutefois l'occasion de rassurer avec une téléconférence dans la matinée. L'appréciation positive du titre reste de mise.

Plus sceptique, Oddo BHF voit son appréciation négative du titre confortée par la performance et les perspectives présentées. L'établissement franco-allemand évoque une délicate phase de transition pour le béhémoth pharmaceutique, qui va devoir compenser un colossal manque à gagner de quelque 9 milliards de francs suisses entre 2023 et 2026 pour espérer renouer avec la croissance. La valorisation actuelle du titre paraît dans ce contexte trop généreuse.

jh/fr