(Reuters) - La nouvelle compagnie aérienne nationale d'Italie, Italia Trasporto Aereo (ITA), a officiellement remplacé Alitalia vendredi, mettant un terme aux 75 années d'existence du transporteur longtemps symbole du style et du glamour à l'italienne avant qu'il ne connaisse d'importants déboires financiers.

Le tout premier vol ITA, qui reprend elle aussi les couleurs du drapeau italien, a atterri ce matin peu avant 6 heures GMT à Bari, dans le sud du pays.

Fondée en 1946, Alitalia a été pendant des années le choix traditionnel de transport de l'élite italienne. Gérée par des administrateurs nommés par l'État depuis 2017, la compagnie a vu le gouvernement voler à son secours à plusieurs reprises, avec plus de huit milliards d'euros dépensés au cours des trois dernières années.

Le sort d'Alitalia a régulièrement fait l'objet de disputes politiques et la fin programmée de la compagnie n'a pas fait exception, le parti d'opposition d'extrême droite, Frères d'Italie, ayant blâmé le gouvernement de Mario Draghi.

"Aujourd'hui, nous perdons un autre joyau, une compagnie qui a forgé l'histoire de notre nation (...) et qui nous a rendus fiers d'être italiens", a déclaré la cheffe du parti, Giorgia Meloni.

Après avoir cherché à vendre Alitalia à des investisseurs privés, Rome a fini par s'avouer vaincu en 2020 face aux conséquences désastreuses de la pandémie pour le secteur aérien et a décidé de la création d'une nouvelle compagnie.

Le nouveau transporteur, dans lequel le gouvernement prévoit d'investir 1,35 milliard d'euros sur trois ans, entame son service avec 52 appareils et 2.800 employés, contre environ 110 avions et 10.000 employés pour Alitalia.

Selon un accord négocié avec la Commission européenne, il doit y avoir une discontinuité claire entre Alitalia et son successeur, et le nouveau transporteur doit être rentable à la fin de son plan d'affaires 2021-2025.

Un point d'interrogation persiste quant à l'avenir des plus de 7.000 employés d'Alitalia non repris dans la nouvelle compagnie et soumis à un régime de licenciement temporaire payé par le gouvernement au minimum jusqu'à fin 2022.

(Reportage Francesca Landini; version française Lucinda Langlands-Perry, édité par Blandine Hénault)

par Francesca Landini