Si le mouvement de déconfinement se poursuit dans le monde et que l’activité retrouve peu à peu de sa vigueur d’antan, les stigmates de la crise du Covid-19 n’en demeurent pas moins considérables. Safran en est l’une des dernières illustrations. A l’occasion de son Assemblée générale des actionnaires, l'équipementier pour l'aérospatiale et la défense était porteur d’une mauvaise nouvelle. Comme anticipé, les impacts de la crise du Covid-19 constatés en mars (-20,4% du chiffre d’affaires par rapport à mars 2019) se sont nettement amplifiés en avril.

Ainsi, la baisse de l'activité sur le mois d'avril est de l'ordre de -50% par rapport à avril 2019.

Safran a toutefois souligné que la génération mensuelle de cash-flow libre a été positive sur les 4 premiers mois de l'année.

Il s'est également voulu rassurant sur le plan financier. Au 30 avril dernier, la trésorerie et équivalent de trésorerie s'élevait à 3,248 milliards d'euros (donnée non-auditée).

Dans le détail, Safran dispose d'une ligne de crédit de 2,52 milliards d'euros (non tirée) qui reste disponible jusqu'en décembre 2022. Cette facilité sert de ligne de sécurité du programme de papier commercial (NEU CP) dont l'encours était de 1,976 milliard d'euros au 30 avril dernier. Le plafond du programme NEU CP a été relevé de 2,5 milliards à 3 milliards d'euros.

Par ailleurs, Safran a mis en place le 22 avril un prêt relais de 3 milliards d'euros syndiqué auprès de plusieurs banques françaises et internationales. Le groupe en a refinancé 800 millions d'euros dès le 15 mai sous la forme d'une émission d'obligations convertibles à 7 ans portant un coupon annuel de 0,875% et faisant ressortir une prime de conversion de 40% (soit un prix d'exercice de 108,23 euros).

Afin de poursuivre la sécurisation des ressources long terme du groupe et l'allongement de la maturité de sa dette, Safran envisage de procéder prochainement, et sous réserve des conditions de marché, à une émission obligataire de taille benchmark sur le marché du placement privé américain (USPP).

À ce jour, une reprise progressive est toujours le scénario central de Safran.

Sur l'ensemble de la semaine, le titre Safran progresse (pour le moment) de 14 % profitant du déconfinement progressif dans plusieurs pays et de la lente reprise de production du 737 MAX de Boeing, pour lequel le français fournit des moteurs, via sa coentreprise CFM International. Toutefois, Safran chute toujours de 37 % depuis le début de l'année.