Séoul (awp/afp) - Le régulateur sud-coréen a infligé mercredi une amende à la branche santé de l'empire Samsung pour des irrégularités comptables présumées portant sur près de quatre milliards de dollars tandis que sa cotation a été suspendue pour une durée indéterminée.

Samsung BioLogics, sous-traitant en médicaments issus des biotechnologies, est le troisième mondial en parts de marché et l'une des 10 premières entreprises sud-coréennes en termes de valorisation boursière.

Sa capitalisation boursière s'élève à 22.000 milliards de wons (19 milliards de dollars), même après avoir perdu 30% en un mois à cause du scandale.

L'entreprise a "délibérément" violé les règles comptables en 2015, soit un an avant son introduction en Bourse, en gonflant la valeur d'une filiale, a déclaré la Commission des services financiers (CSF).

La société a écopé d'une amende de huit milliards de wons (7 millions de dollars) et sa cotation a été suspendue pour "un moment" afin de laisser le temps au régulateur de déterminer si elle peut rester en Bourse.

Après des années passées dans le rouge, Samsung BioLogics a modifié les méthodes comptables de sa filiale Samsung Bioepis, augmentant sa valeur de 4.500 milliards de wons (3,9 milliards de dollars), pour parvenir à un bénéfice net de 1.900 milliards de wons.

"Au vu de tous les éléments de preuve et des circonstances, nous avons conclu que l'entreprise (...) a mis en oeuvre des méthodes comptables arbitraires qui ne sont pas conformes aux règles comptables officielles", a déclaré à la presse le vice-président de la CSF Kim Yong-beom.

La CSF a également recommandé au parquet d'ouvrir une enquête pour fraude comptable et conseillé à Samsung BioLogics de limoger son directeur général Kim Tae-han.

Cette controverse devrait ternir la réputation du premier conglomérat sud-coréen qui voit les biotechnologies comme un nouveau moteur de croissance au-delà de ses activités phares, la production de smartphones et de puces mémoire.

Samsung BioLogics a présenté ses excuses pour avoir "semé la confusion" parmi ses investisseurs et clients mais a démenti les accusations de la CSF. La société a annoncé son intention de saisir la justice et s'est dit "certaine" de ne pas avoir enfreint les règles comptables.

afp/jh