STOCKHOLM (awp/afp) - La Suède a rejeté mardi la demande de garantie de crédit formulée par la compagnie à bas coûts Norwegian Air Shuttle, en difficulté financière, dans le cadre d'un programme de sauvetage des compagnies aériennes, durement touchées par le Covid-19.

L'institut suédois de la dette (Riksgälden) considère "qu'au 31 décembre 2019, il y avait un risque très élevé que Norwegian ne soit pas en mesure de remplir ses engagements financiers et qu'à ce moment-là, la compagnie ne soit pas jugée capable de gérer un endettement supplémentaire".

Une garantie de crédit d'Etat "ne peut être accordée qu'aux compagnies aériennes dont la viabilité financière a été évaluée au 31 décembre 2019", a par ailleurs motivé Riksgälden dans un communiqué.

"C'est difficile de comprendre pourquoi Norwegian n'a pas eu la possibilité d'avoir accès à des garanties de prêt de quelque 300 millions de couronnes (29 millions d'euros) alors que notre principal concurrent SAS reçoit plusieurs milliards de couronnes de soutien du gouvernement suédois", a déploré de son côté Norwegian.

La Suède et le Danemark, les deux principaux actionnaires de la compagnie aérienne scandinave SAS, avaient annoncé le 17 mars apporter des garanties de crédit à hauteur de plus de 275 millions d'euros au transporteur.

Dans un courriel à l'AFP, Lasse Sandaker-Nielsen, porte-parole de la compagnie, estime que Norwegian remplit pourtant toutes les conditions pour prétendre à cette garantie.

"La seule façon d'interpréter ce rejet est que les autorités ne veulent pas de concurrence en Suède", avance-t-il.

Déjà en grandes difficultés financières avant la crise sanitaire, Norwegian a été aussi touchée de plein fouet par la pandémie de Covid-19 qui a paralysé le transport aérien.

Alors au bord de la faillite, la compagnie a adopté en mai un plan de sauvetage prévoyant la conversion d'une partie de sa dette considérable et de ses engagements financiers en actions nouvelles, ainsi qu'une nouvelle augmentation de capital.

Ce faisant, elle a rempli les conditions posées par le gouvernement norvégien pour l'octroi de garanties qui ont totalisé 3 milliards de couronnes (près de 280 millions d'euros), une bouffée d'oxygène indispensable à sa survie.

Mardi, en milieu de journée, l'action cédait plus de 4% à la Bourse d'Oslo.

afp/rp