BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne va amender mercredi ses sanctions à l'encontre de la Russie en permettant le dégel de certains fonds des principales banques russes susceptibles de contribuer à desserrer les goulets d'étranglement dans le commerce mondial alimentaire et d'engrais, selon un document préparatoire que Reuters a pu consulter.

Plusieurs dirigeants de pays africains ont critiqué l'impact délétère de ces sanctions sur les échanges commerciaux, qui auraient selon eux accentué la crise alimentaire mondiale en exacerbant les pénuries découlant de la guerre en Ukraine, notamment du blocus russe des ports ukrainiens sur la mer Noire.

L'UE, même si elle conteste cette analyse, a donc décidé de revoir ses sanctions.

Le règlement amendé, qui devrait être adopté mercredi par les représentants des Vingt-Sept à Bruxelles, précise que les Etats membres de l'UE pourront dégeler des avoirs jusque-là bloqués détenus par des grandes banques russes comme VTB Bank, Sovcombank, Novikombank, Bank Otkritie, Vnesheconombank (VEB), Promsviazbank et Rossiya Bank, qui avaient été exclues du système de messagerie interbancaire SWIFT dans le cadre du troisième train de sanctions européennes, début mars.

Par ailleurs, dans le cadre de nouvelles sanctions devant être adoptées mercredi, Sberbank, la première banque russe, va également être soumise à un gel de ses avoirs, à l'exception des ressources nécessaires au commerce alimentaire, a-t-on appris auprès d'un responsable européen.

Le projet de document précise que les sommes concernées pourront être dégelées "s'il est avéré que ces fonds ou ressources économiques sont nécessaires pour l'achat, l'importation ou le transport de produits alimentaires et agricoles, y compris le blé et les engrais."

Ces sanctions modifiées visent également à faciliter les exportations alimentaires depuis les ports russes, que les négociants ont cessé de desservir depuis l'entrée en vigueur des sanctions européennes, même si les produits alimentaires étaient explicitement exclus, a-t-on appris la semaine dernière auprès d'un responsable européen.

(Reportage Francesco Guarascio, version française Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)