Genève (awp) - Le spécialiste de l'inspection et de la certification SGS a vu ses ventes progresser en 2022, tandis que la rentabilité s'est détériorée sous la pression des coûts mais aussi en raison de l'activité en Chine. Si les chiffres sont globalement inférieurs aux prévisions des analystes, le groupe vise un redressement de la marge en 2023.

Le chiffre d'affaires du certificateur genevois a progressé de 3,7% à 6,64 milliards de francs suisses, indique un communiqué publié jeudi. Le résultat d'exploitation (Ebit) s'est contracté de 8,1% à 898 millions, avec une marge afférente de 13,5%, contre 15,3% à l'exercice 2021.

Le résultat d'exploitation Ebit ajusté est resté quasiment inchangé à 1,02 milliard, pour une marge de 15,4%. Le résultat du quatrième trimestre a notamment quelque peu souffert de l'explosion de cas de Covid-19 en Chine en fin d'année, a indiqué jeudi au cours d'un entretien accordé à AWP Frankie Ng, directeur général.

SGS a également cédé du terrain au niveau du bénéfice net, qui s'est détérioré de 3,8% à 630 millions de francs suisses. Le conseil d'administration proposera le versement d'un dividende par action de 80,00 francs suisses, identique à l'an dernier.

Au chapitre des perspectives 2023, SGS prévoit une croissance organique à un chiffre, dans le milieu de la fourchette, tandis que les revenus opérationnels ajustés et la marge doivent s'améliorer. L'activité en Chine s'annonce sous des auspices favorables à partir du deuxième trimestre, après un début d'année encore marqué par le Covid-19 et le Nouvel An chinois. En 2022, les contrats libellés en yuans ont représenté 16% du chiffre d'affaires, a indiqué SGS.

Reprise de l'activité en Ukraine

En ce qui concerne les affaires en Russie, SGS n'a pas complètement cessé son activité et poursuit les contrats qui sont en cours. L'entreprise a cependant renoncé à tout investissement et toute activité de prospection de nouveaux mandats, a rappelé le directeur général.

En Ukraine, certaines activités qui avaient cessé au moment du déclenchement de la guerre ont repris et SGS a conservé tous les emplois. L'activité concerne principalement les produits agricoles. Si les exportations se faisaient autrefois essentiellement par bateau, une part croissante est désormais exportée par le train, constate-t-il.

Enfin, certains circuits d'approvisionnement traditionnels ont été chamboulés par la guerre en Ukraine, ce qui a entraîné des déplacements, notamment vers l'Amérique latine. Ce phénomème a également créé de nouvelles oportunités pour l'entreprise.

Les acquisitions constituent toujours un complément important à la stratégie de croissance organique, a rappelé M. Ng. Si SGS reste à l'affût, le ciblage précis et la discipline restent de mise, a-t-il souligné. Une acquisition doit impérativement créer de la valeur à moyen terme.

SGS est plus ou moins dans les clous, a commenté Daniel Bürki, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Les objectifs 2023 sont relativement optimistes et satisfont aux attentes. En dépit de la hausse des coûts, notamment en termes de main d'oeuvre, SGS devrait améliorer ses marges cette année grâce aux mesures d'économie et au redressement économique à l'oeuvre en Chine.

A la Bourse, le titre SGS a terminé en recul de 0,6% à 2305 francs suisses, dans un SLI en hausse de 0,15%.

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