Zurich (awp) - Dopé par l'acquisition en début d'année dernière de deux sites espagnols d'encapsulage et de conditionnement à Novartis, le sous-traitant pharmaceutique Siegfried a concrétisé son ambition avouée de franchir le cap du milliard de francs suisses de recettes annuelles. Le groupe argovien n'en est pas pour autant repu et lorgne sur de nouvelles opportunités d'acquisition.

Le chiffre d'affaires a bondi en 2021 de plus de 30% à 1,10 milliard de francs suisses, sous l'effet notamment de l'intégration de deux sites espagnols d'encapsulage et de conditionnement repris en 2020 à Novartis.

L'opération permet d'améliorer l'équilibre entre les activités principales dans les substances actives et celles dans la galénique, qui d'un quart des recettes en 2020 en représentent désormais environ 40%.

La firme zofingienne revendique aussi une contribution "importante", quoique non chiffrée, des activités de conditionnement des vaccins Covid-19 de l'alliance Biontech/Pfizer mises en branle en seconde moitié d'année. Un accord similaire a été passé avec l'américain Novavax pour son vaccin Nuvaxovid.

La rentabilité s'envole

Sur le plan opérationnel, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de base a explosé de près de 40% à 207,2 millions, quand le bénéfice net ajusté s'est bonifié de 31,4% à 95,3 millions. Le gain net comptabilisé a décollé de 57% à 95,6 millions, égraine le rapport d'activité diffusé mercredi.

Le conseil d'administration proposera aux actionnaires un dividende relevé de 20 centimes à 3,20 francs suisses au titre de 2021.

Les indicateurs de performance s'inscrivent dans le haut voire au-delà de la fourchette de projections du consensus AWP. La rémunération des actionnaires par contre s'avère moindre que la moins optimiste des prévisions.

La croissance doit sur l'année en cours s'assagir autour de 10%, mais la direction ambitionne d'étendre la marge Ebitda de base à plus de 20%, contre 18,8% en 2021. Tablant sur une poursuite de sa croissance et de l'amélioration de sa rentabilité à moyen terme également, Siegfried prévoit d'investir encore dans l'extension de ses capacités de production.

Sur le front des acquisitions, le directeur financier Reto Suter a articulé des capacités de financement externe "autour de 300 millions de francs suisses" en téléconférence de presse.

Confronté comme nombre d'autres industries au renchérissement de ses intrants, Siegfried entend répercuter une bonne part des hausses de coûts sur ses tarifs. "Nous ne voulons en aucun cas servir de tampon pour la rentabilité de nos clients pharmaceutiques", a martelé le directeur général Wolfgang Wienand.

Les analystes saluent une performance robuste au terme d'un exercice émaillé d'obstacles. Sibylle Bischofberger, pour Vontobel, relève que ni la cyberattaque essuyée au printemps, ni les malversations révélées en août, ni l'intégration des sites de Barberà del Vallès et El Masnou n'ont fait véritablement fait grimper les coûts. La feuille de route s'avère en outre conforme aux attentes et le consensus devrait prendre un peu de hauteur.

Après un début de séance partiellement dans le rouge, la nominative Siegfried s'est redressée en cours de journée pour terminer à hausse de 0,8% à 687,50 francs suisses. L'indice élargi SPI a quant à lui clôturé en baisse de 0,17%.

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