Zurich (awp) - Le sous-traitant de l'industrie pharmaceutique argovien Siegfried a conclu avec le mastodonte pharmaceutique rhénan Novartis un accord de reprise pour deux usines en Espagne. Les deux sites de production, en région barcelonaise, fabriquent avec leur millier d'employés des enveloppes ophtalmiques stériles, des gélules ainsi que des capsules destinées aux dispositifs d'inhalation.

Sans s'attarder sur les contours financiers de la transaction, l'entreprise de Zofingue assure dans son communiqué mardi disposer déjà des ressources nécessaires, sous la forme de facilités de crédit. Des emprunts convertibles hybrides pourront être émis une fois finalisée l'opération à des fins de refinancement, mais Siegfried ne prévoit pas de procéder à une augmentation de capital.

Le contrat comprend encore diverses clauses de coopération entre les deux protagonistes, dont des accords d'achat, de production et d'approvisionnement sur plusieurs années. Siegfried jouira d'un statut de fournisseur privilégié de la multinationale bâloise.

A compter de l'an prochain, le groupe argovien entend diversifier la production et, partant, la clientèle des deux sites espagnols pour l'heure intégralement dédiés à des produits de Novartis.

Cap symbolique en vue

L'intégration de ces deux sites doit permettre à Siegfried de générer dès l'exercice 2021 plus d'un milliard de francs suisses de chiffre d'affaires.

Les analystes calculent que le prix d'achat consenti par Siegfried doit avoisiner peu ou prou le montant de la contribution des nouvelles infrastructures aux recettes et articulent une fourchette de 100 à 160 millions de francs suisses.

Vontobel soupçonne une sous-utilisation par Novartis des deux usines espagnoles, à laquelle Siegfried devra désormais remédier en conquérant de nouveaux clients. La banque de gestion zurichoise applaudit les fondamentaux de cette transaction, mais suivra de près le délicat processus d'intégration.

Siegfried atteint par le biais de cette reprise une masse critique, sans se priver de la possibilité de procéder à d'autres acquisitions, salue de son côté Baader Helvea. Les capacités de production de comprimés, pour l'heure concentrées sur l'île de Malte et plafonnées à 1,2 milliard d'unités par année, doivent être étendue à 4 milliards et concrétiser ainsi une vieille ambition de Siegfried, ajoute la Banque cantonale de Zurich.

En constante progression depuis le mois de juin et dopé encore par la conclusion d'un accord d'encapsulage pour le vaccin expérimental contre le nouveau coronavirus de l'allemand Biontech et de l'américain Pfizer, le titre Siegfried s'appréciait mardi matin de 4,6% à 598,50 francs suisses.

Novartis, qui vient de céder une autre usine en Allemagne à Biontech pour la production dudit vaccin, égarait par contre 0,1% à 80,68 francs suisses.

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