Londres (awp/afp) - Le gendarme de la concurrence du Royaume-Uni craint que la cession par le français Thales de ses activités de signalisation ferroviaire au japonais Hitachi, annoncée il y a plus d'un an, ne fasse monter les prix des billets de train dans le pays, selon un communiqué vendredi.

"L'offre de signalisation des lignes (ferroviaires) principales en Grande-Bretagne souffre d'un manque de concurrence, le marché étant essentiellement limité à deux fournisseurs - Siemens et Alstom", selon l'autorité de la concurrence (CMA).

Cette situation rend d'autant plus importante la présence de concurrents tels que Thales et Hitachi, argumente le régulateur, alors que Network Rail, le gestionnaire public du réseau, s'apprête à lancer de nouveaux appels d'offre pour renouveler et moderniser sa signalisation.

La CMA relève aussi que, concernant la signalisation urbaine, Thales a une position de force sur le marché britannique, et estime qu'Hitachi "fait partie d'un nombre limité de rivaux capables de concurrencer" le groupe.

Le régulateur craint des hausses de coûts qui se répercuteront au final "sur les contribuables et les passagers" et appelle Hitachi à lui faire des propositions pour répondre à ses inquiétudes, faute de quoi elle ouvrira une enquête approfondie.

La vente pour 1,66 milliard d'euros de cette activité de Thales à Hitachi, qui inclut la signalisation ferroviaire et le contrôle des trains, les systèmes de télécommunications et de supervision ferroviaire et les solutions de billettique, avait été annoncée en août 2021 par les deux groupes.

Selon les termes rendus publics à l'époque, la cession de cette division implantée dans 42 pays devait être finalisée fin 2022-début 2023, sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires concernées.

Thales avait indiqué vouloir se recentrer sur l'aérospatial, la défense et la sécurité numérique, secteurs à "fort potentiel de croissance sur le long terme".

afp/buc