New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert sur une note contrastée vendredi, plutôt satisfaite des résultats d'entreprises jusqu'ici, malgré des déceptions, mais encore hésitante à accélérer le rebond des dernières semaines.

Vers 14H10 GMT, le Dow Jones gagnait 0,06%, l'indice Nasdaq cédait 0,59% et l'indice élargi S&P 500 rendait 0,16%.

En début de séance, le S&P 500 a franchi les 4.000 points pour la première fois depuis un mois et demi, mais s'est immédiatement replié légèrement en-dessous ce seuil, important psychologiquement pour les investisseurs.

"On a eu un gros mouvement à la hausse" depuis un mois, a souligné Adam Sarhan, de 50 Park Investments, avec un S&P 500 qui a grimpé de 10% sur la période. "Maintenant, la question est de savoir si on est sur un rebond dans un marché baissier ou si on est de nouveau orienté à la hausse."

Il est ainsi fréquent qu'à l'intérieur d'une longue séquence de baisse, de plusieurs mois voire plusieurs années, les indices connaissent des sursauts, parfois à deux chiffres.

"Il va nous falloir plus de temps pour le déterminer", a prévenu le gérant.

La place new-yorkaise continuait de digérer des résultats moins mauvais qu'attendu, mais qui ont tout de même livré leur lot de déceptions.

"La réaction aux publications a été étonnament positive", selon Adam Sarhan, qui a mis en avant le fait qu'aucun des grands noms qui ont dévoilé leurs chiffres jusqu'ici n'a complètement raté la cible.

"On peut considérer que les choses pourraient être bien pires", a estimé, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

L'appétit pour le risque restait mesuré, comme illustré par le bond des obligations, dont le taux évolue en sens inverse du prix. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 tombait à 2,74%, une première depuis quasiment deux mois, contre 2,87% la veille.

La conviction, chaque jour plus affirmée, des opérateurs que la banque centrale américaine (Fed) s'oriente vers une hausse de son taux directeur de 0,75 point de pourcentage la semaine prochaine privait aussi de soutien les rendements obligataires, de même que le dollar, alors que le marchait s'était emballé, la semaine dernière, à l'idée d'un possible relèvement d'un point.

Sur le marché actions, Snap, maison mère du réseau social Snapchat, était rossé (-35,08% à 10,61 dollars) après la publication, jeudi après Bourse, d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes et d'une perte quasiment triplée sur un an.

Après la déception de Snap, l'affaire tournait au bain de sang pour les réseaux sociaux, de Meta (-6,05%) à Pinterest (-11,17%). Par extension, les sociétés également dépendantes de la publicité, comme Alphabet (-2,75%) ou la plateforme de marketing digital The Trade Desk (-5,81%) étaient en souffrance.

Ironie, Twitter échappait relativement à ce coup de torchon (-0,58% à 39,29 dollars), malgré des résultats, là aussi, nettement inférieur aux prévisions.

Les analystes ont ainsi salué la progression du nombre d'utilisateurs actifs quotidiens dits "monétisables" de Twitter, c'est-à-dire pouvant être exposés à de la publicité sur la plateforme.

"C'est mieux que ce qu'on craignait et les chiffres restent relativement solides en considérant le contexte actuel", a réagi, dans une note, Dan Ives, de Wedbush Securities.

Parmi les quelques autres ratés, l'aciériste Cleveland-Cliffs (-1,63% à 16,86 dollars), dont le bénéfice est ressorti en-dessous des prévisions, ou l'opérateur téléphonique Verizon (-5,92%), qui a révisé à la baisse ses objectifs.

Le fabricant de jouets Mattel reculait aussi (-3,85% à 23,24 dollars) malgré des résultats meilleurs qu'attendus. Le secteur des poupées a connu un ralentissement, en particulier les Barbies et les American Girls.

American Express paradait lui (+3,64% à 155,64 dollars) après la publication de résultats meilleurs qu'attendus, soutenus par la reprise du tourisme mais aussi des voyages d'affaires. Le spécialiste des cartes de crédit a également relevé ses objectifs de croissance pour l'ensemble de l'exercice.

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