SHANGHAI (Reuters) - Les autorités chinoises ont demandé aux dirigeants du géant des VTC Didi Global d'élaborer un plan pour retirer l'entreprise de la cote aux Etats-Unis en raison de craintes sur la sécurité des données, ont déclaré à Reuters deux personnes au fait du dossier.

L'Administration chinoise du cyberespace (CAC), le régulateur national du cyberespace, veut que la direction prenne cette mesure de crainte de fuites de données sensibles, a dit une des deux sources.

Le CAC souhaite également que le géant chinois du VTC s'engage à exécuter son retrait de la cote dans un certain délai, une condition préalable à la relance des applications de Didi en Chine, selon cette même source.

Les propositions à l'étude comprennent une privatisation pure et simple ou une émission d'actions à Hong Kong suivie d'un retrait de la cote aux Etats-Unis.

En juillet, quelques jours seulement après la cotation du groupe à la Bourse de New York, le CAC a annoncé qu'elle allait retirer des boutiques d'applications pour smartphones 25 applications mobiles exploitées par le groupe Didi Global. Le régulateur lui a également demandé de cesser d'enregistrer de nouveaux utilisateurs, invoquant la sécurité nationale et l'intérêt public.

Didi et l'administration chinoise du cyberespace n'ont pas répondu aux demandes de commentaire de Reuters et les sources ont requis l'anonymat car elles se sont pas autorisées à parler aux médias.

Si la privatisation a lieu, les actionnaires se verront probablement offrir au moins le prix d'introduction en Bourse de 14 dollars par action, car une offre inférieure si peu de temps après l'introduction en Bourse de juin pourrait entraîner des poursuites judiciaires ou la résistance des actionnaires, arapporté l'agence Bloomberg, citant des sources.

Les actions de SoftBank et de Tencent, qui détiennent une participation minoritaire dans Didi, ont chuté respectivement de plus de 5% et de 3.1%.

A la clôture du marché jeudi, l'action Didi avait perdu 42% à 8,11 dollars depuis son début en bourse juin dernier.

Didi s'est attiré les foudres des autorités chinoises lorsqu'il a poursuivi son introduction en Bourse à New York, alors que les autorités de régulation chinoises lui avaient demandé de la suspendre le temps de procéder à un examen de la sécurité de ses pratiques en matière de données, ont déclaré des sources à Reuters.

Les géants chinois de la technologie font l'objet d'un examen approfondi de la part de Pékin concernant leur comportement anti-monopole et la gestion des données de leurs utilisateurs, alors que le gouvernement tente de freiner leur domination après des années de croissance sans entrave.

(Reportage Julie Zhu et Kane Wu à Hong Kong, Brenda Goh à Shanghai et Sneha Bhowmik à Bangalore ; version française Camille Raynaud et Diana Mandiá, édité par Sophie Louet)

par Julie Zhu, Kane Wu et Brenda Goh