New York (awp/afp) - Le géant américain des bureaux partagés WeWork a annoncé lundi qu'il allait faire ses premiers pas à la Bourse de New York fin octobre, après plus de deux ans d'une saga aux multiples rebondissements qui a failli le faire imploser.

Comme annoncé en mars, WeWork va fusionner avec le "SPAC" (Special purpose acquisition company) BowX. Le recours à ce véhicule d'investissement déjà coté lui permet de s'introduire en Bourse plus facilement qu'en passant par une entrée classique.

La fusion sera validée par un vote des actionnaires et devrait se conclure le 21 octobre. Dans la foulée, BowX prendra le symbole "WE" à la Bourse Nasdaq, selon un communiqué publié lundi. La valeur d'entreprise de WeWork est désormais estimée à 8,8 milliards de dollars, contre 9 milliards en mars.

C'est bien loin des 47 milliards de dollars de valorisation théorique annoncés en janvier 2019 par cette société spécialisée dans la location de bureaux partagés, après une nouvelle prise de participations du conglomérat japonais SoftBank.

À peine quelques mois plus tard, WeWork avait déjà diminué de moitié sa valorisation et prévoyait d'entrer en Bourse, en septembre 2019, à environ 20 milliards de dollars.

Et quelques semaines avant l'échéance, le marché s'était inquiété de la viabilité du modèle économique de l'entreprise, engagée dans une croissance effrénée, ainsi que de la stabilité de sa gouvernance.

La situation s'est rapidement dégradée au point que le groupe s'est retrouvé au bord de la cessation de paiements, contraignant SoftBank à injecter plusieurs milliards de dollars pour le sauver de la faillite.

En première ligne de la débâcle, le directeur général et cofondateur, Adam Neumann, génie du marketing et commercial hors pair, mais aussi adepte d'excès en tous genres et totalement imprévisible.

Le jeune quadra a été contraint de quitter le groupe, mais l'entrée en Bourse, fin octobre, restera une très belle opération pour lui, car WeWork lui a octroyé, à son départ, des actions d'une valeur totale estimée à 245 millions de dollars.

Ces titres s'ajoutent à l'indemnité de départ, en numéraire, de près de 200 millions de dollars qu'a déjà reçue Adam Neumann.

Selon le prospectus publié lundi, WeWork a enregistré, sur les six premiers mois de 2021, une perte de 2,98 milliards de dollars, soit près du triple de son chiffre d'affaires sur la même période (1,19 milliard). Depuis début 2018, WeWork a perdu près de 11 milliards de dollars.

Après avoir connu une période très difficile avec la pandémie et l'essor du télétravail, le groupe commence à bénéficier de l'appétit de nombreuses entreprises et de leurs salariés pour une organisation hybride, qui mélange travail au bureau et à domicile.

afp/rp