Zurich (awp) - L'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire Straumann a engrangé au premier semestre un chiffre d'affaires de 1,18 milliard de francs suisses, franchissant allègrement le cap du milliard à la faveur d'une croissance de près d'un cinquième. La rentabilité opérationnelle s'est quelque peu érodée et les vagues perspectives brossées par la direction laissent augurer une poursuite de la tendance d'ici la fin de l'année.

La marge Ebit de base - apurée de tout élément jugé exceptionnel - a fondu de 90 points de base à 27,9%, pour un résultat afférent de 329,1 millions. Le bénéfice net a néanmoins bondi de près d'un quart à 265,3 millions, énumère le compte-rendu à mi-parcours diffusé mardi.

La performance s'avère supérieure aux attentes moyennes des analystes consultés par AWP. Le consensus s'établissait à 1,16 milliard pour le chiffre d'affaires et à 315 millions pour l'Ebit ajusté.

Progression tous azimuts

Freinée par les confinements sanitaires en Chine, la région Asie-Pacifique n'en a pas moins affiché une croissance de près de 15% à 223,8 millions. La zone Europe/Moyen-Orient/Afrique (Emea) a conforté sa position de principale contributrice aux revenus du groupe, avec une progression de 18,6% à 526,2 millions, devant l'Amérique du Nord (+17,9% à 342,2 millions).

La croissance régionale la plus vive a toutefois été enregistrée en Amérique latine, avec un bond de 52,4% à 86,1 millions.

La direction reconduit ses ambitions pour l'ensemble de l'exercice, comprenant notamment une croissance organique d'une ou d'une poignée de dizaines de points de pourcentage, ainsi qu'une marge Ebit de base de l'ordre de 26%.

La simple reconduction d'ambitions jugées modestes pour l'ensemble de l'exercice faisait grincer des dents du côté de certains observateurs. "Straumann n'a fait que confirmer ses objectifs 2022, ce qui implique une réduction de 3% du consensus et un net ralentissement de la croissance au second semestre", déplore ainsi Graham Doyle, pour le compte d'UBS.

Modestie inconvenante

A la Banque cantonale de Zurich (ZKB), Daniel Buchta relève que la formulation de l'objectif de croissance peut s'appliquer tant aux 20% affichés sur les six premiers mois de l'année, qu'à des valeurs à peine supérieures à 10%.

Le directeur général de Straumann s'est défendu en conférence de presse de tout excès de prudence dans la formulation des objectifs à cours terme . Guillaume Daniellot a notamment pointé les nombreuses incertitudes planant sur la seconde moitié de l'exercice, entre inflation, perturbations macro-économiques et confinements sanitaires en Chine. "Ces éléments rendent difficile tout calcul prospectif," a insisté le patron.

Se concentrant sur la performance effective, Sibylle Bischofberger salue pour le compte de Vontobel une rentabilité robuste en des temps difficiles, ainsi qu'une croissance sensiblement plus vive que celle de la concurrence.

A la Bourse, l'action Straumann a fini en recul de 8,3% à 120,00 francs suisses, dans un SLI en baisse de 1,00%.

jh/rq/rp