Zurich (awp) - Sulzer et Medmix doivent suspendre leurs activités en Pologne en raison de leur actionnaire principal commun, Viktor Vekselberg. L'oligarque russe est dans le collimateur des autorités polonaises à cause de la guerre en Ukraine et Varsovie a décidé d'aller plus loin dans les représailles.

Les activités polonaises du conglomérat industriel Sulzer sont entravées par des sanctions prises par le gouvernement local contre ses deux filiales, indique lundi la société winterthouroise. Sulzer Pumps Wastewater Poland et Sulzer Turbo Services Poland ne sont plus autorisées à poursuivre leurs affaires dans le pays.

Si la suspension des activités se poursuit, cela pourrait peser à hauteur de 21 millions de francs suisses sur les ventes, ce qui représente environ 0,6% des recettes totales de Sulzer en 2021. La firme emploie 192 collaborateurs en Pologne sur 13'800 au total.

Les sanctions polonaises s'appliquent à Viktor Vekselberg, qui détient 49% des parts de Sulzer via Tiwel Holding. Ces sanctions sont désormais étendues aux deux filiales polonaises du groupe, "bien que M. Vekselberg n'ait aucun contrôle ou propriété sur toute filiale de Sulzer et se trouve privé de ses droits économiques chez Sulzer", écrit l'entreprise dans un communiqué. L'entreprise considère ainsi que ces sanctions sont "erronées" et continue de plaider pour leur retrait.

Medmix également touché

Le spécialiste des solutions d'application Medmix a également annoncé la mise à l'arrêt de son site de production de Wroclaw en raison des mêmes sanctions polonaises. Viktor Vekselberg dispose de 40% des parts de Medmix, via Tiwel Holding. Medmix Poland n'est ainsi plus autorisé à poursuivre ses affaires.

La direction s'évertue à supprimer l'entreprise de la liste des sociétés sanctionnées, mais en l'absence de réponse du gouvernement polonais, se voit dans l'obligation de stopper sa production dans l'usine, qui génère des ventes hebdomadaires de 1,6 million de francs suisses, précise le communiqué. Medmix compte 283 employés en Pologne.

Medmix précise que la Pologne est le seul pays ayant adopté des sanctions entravant ses activités. M. Vekselberg est actuellement dépourvu de tous ses droits économiques et ne peut ni vendre ni acheter aucun titre de Medmix sans l'approbation de l'OFAC, l'agence américaine chargée de l'information financière et de la mise en vigueur des sanctions.

Medmix est une émanation de Sulzer, coté à la Bourse suisse depuis l'automne dernier. Ses solutions d'application se destinent aussi bien au marché des cosmétiques, que dans la santé ou l'industrie. L'entreprise emploie mondialement 2000 collaborateurs.

Oerlikon, qui compte aussi Viktor Vekselberg dans son actionnariat à hauteur de 41%, via Liwet Holding, n'a pas encore indiqué si les nouvelles sanctions polonaises allaient entraver ses activités, alors que l'entreprise compte plusieurs sites de production en Pologne.

L'action Sulzer a fini en recul de 4% à 72 francs suisses, Medmix a lâché 17,6% à 27,44 francs suisses et Oerlikon a reculé de 2,4% à 7,065 francs suisses à clôture de la Bourse suisse. L'indice élargi SPI a gagné 0,13%.

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