Milan (awp/afp) - Le nouveau PDG de Telecom Italia (TIM), Pietro Labriola, a présenté mercredi au cours d'un conseil d'administration marathon les grandes lignes de son plan industriel qui prévoit notamment une scission entre le réseau de téléphonie fixe et les activités de services.

Ce projet est perçu par les marchés comme une solution alternative à un rachat par le fonds d'investissement américain KKR, qui avait proposé en novembre de débourser 10,8 milliards d'euros pour racheter la totalité du capital de TIM.

Le conseil d'administration de TIM a mandaté M. Labriola pour "explorer des options stratégiques" afin de "maximiser la création de valeur pour les actionnaires" concernant son réseau de téléphonie fixe, selon un communiqué du groupe.

Parallèlement, les conseillers financiers poursuivent leurs travaux "afin d'analyser la manifestation d'intérêt" de KKR, qui avait proposé en novembre de débourser 10,8 milliards d'euros pour racheter la totalité du capital de TIM.

Depuis, le fonds attend toujours en vain une réponse à sa demande d'accès à ses comptes en vue d'un audit approfondi, avant de lancer une offre publique d'achat (OPA).

La proposition de KKR sera comparée "aux alternatives stratégiques à envisager dans le cadre du plan" 2022-2024 qui sera soumis au vote du conseil d'administration le 2 mars, a précisé le groupe.

L'offre de KKR, soit 0,505 euro l'action, se situe bien au-dessus du cours de Bourse actuel (0,409 euro), mais est jugée trop basse par Vivendi, premier actionnaire de Telecom Italia.

Vivendi, qui détient une part de 23,75%, avait assuré en novembre n'avoir "aucune intention de céder sa participation" dans TIM.

Puis, en décembre, le géant français des médias s'est déclaré prêt à discuter d'une prise de contrôle par l'État italien du réseau de l'opérateur historique si une telle option "peut conduire à un projet stratégique porté par les institutions".

Une première présentation du plan de M. Labriola en comité restreint la semaine dernière avait trouvé un accueil favorable auprès de Vivendi et la Caisse des dépôts italienne (CDP), deuxième actionnaire de Telecom Italia avec une part de 9,81%.

Le plan de M. Labriola relance en outre le projet d'une fusion du réseau de TIM avec celui de son rival OpenFiber, sous l'égide de la CDP, donc l'État italien, qui détient des parts dans les deux sociétés.

afp/rp