New York (awp/afp) - La Bourse de New York remontait proche de l'équilibre peu après l'ouverture après avoir plongé dans le rouge vendredi, réagissant aux très fortes créations d'emplois aux Etats-Unis qui faisaient craindre une attitude encore plus stricte de la Réserve fédérale (Fed) sur les taux d'intérêt, .

Vers 14H20 GMT, le Dow Jones ne baissait plus que de 0,02%, le S&P de 0,03%, le Nasdaq de 0,04% au lieu de -1,30% quelques minutes plus tôt.

Le dollar bondissait de presque 1% face aux principales monnaies après l'annonce de 528.000 créations d'emplois en juillet, presque deux fois plus qu'attendu tandis que le taux de chômage a reculé de 0,1 point à 3,5%.

Ce dynamisme inattendu du marché de l'emploi, alors que les analystes s'attendaient à un ralentissement des embauches à 250.000, avait provoqué dans l'immédiat "une réaction négative impulsive" des investisseurs craignant que la Fed ne resserre encore davantage sa politique monétaire, indiquait Art Hogan de B. Riley Wealth à l'AFP.

Un rapport sur l'emploi solide, associé à une hausse des gains horaires de 5,2% sur l'année, ont fait redouter une surchauffe, donc la poursuite de l'inflation mais semble confirmer en même temps l'idée défendue par la Fed que la première économie mondiale peut supporter des tours de vis monétaires sans tomber dans une sévère recession.

La première "réaction du marché était la mauvaise. Clairement les investisseurs se sont focalisés sur la façon de réagir de la Fed pour juguler l'inflation mais il ne faut pas oublier qu'on va avoir un autre rapport sur l'emploi, deux indices d'inflation, encore une autre estimation du PIB avant que les membres de la Fed se réunissent", jugeait Art Hogan.

"Alors penser que ce rapport sur l'emploi change toute la mise, ce n'est pas la bonne façon de regarder les choses", a-t-il affirmé.

Il soulignait aussi que depuis la pandémie, les projections des analystes étaient toujours "en porte-à-faux" avec la réalité. Cette économie "a été impossible à jauger depuis 18 mois".

Mais pour Jason Furman, l'ancien économiste de Barak Obama et professeur à Harvard, même si "c'est bien de voir autant d'emplois créés, c'est effrayant d'imaginer ce que cela signifie pour la taille de l'ajustement que nous pourrions voir venir", a-t-il réagi dans un tweet.

Il faisait référence aux perspectives de hausses des taux de la Fed.

Tensions obligataires

Immédiatement après la publication du rapport sur l'emploi par le ministère du Travail, les calculs des contrats à terme de CME Group misaient à 64% -contre 34% la veille- sur une nouvelle hausse des taux de trois quarts de points de pourcentage (0,75%) lors de la prochaine réunion du Comité monétaire de la banque centrale le 21 septembre pour les faire monter entre 3% et 3,25%.

Reflet de ce resserrement monétaire à nouveau envisagé, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans bondissaient à 2,83% contre 2,68%.

Huit secteurs du S&P sur onze étaient en baisse, dont les dépenses de consommation et les services de communication (-1,35%).

Le site de voyages Expedia grimpait de 1,78% après des résultats bien meilleurs qu'attendu pour le deuxième trimestre.

Le géant américain des médias et du streaming Warner Bros Discovery était puni (-13,62%), la maison mère de HBO, ayant enregistré un chiffre d'affaires moindre que prévu et accusant des pertes.

Tesla chutait de 2,23% à 905,24 dollars alors que l'assemblée générale de ses actionnaires a entériné une prochaine division par trois de son action. De nouveaux développements sont également survenus dans la bataille juridique qui se prépare avec Twitter alors qu'Elon Musk s'est dédit au sujet de son projet de rachat du réseau social.

Les avocats de Twitter assurent que le changement d'avis du milliardaire "est une tentative d'échapper à un contrat que Musk ne trouve plus intéressant depuis que le marché des actions a baissé".

L'action Twitter montait de 1,78% à 41,79 dollars.

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