Le chiffre d'affaires consolidé croît de 24% — 20% si l'on retraite l'effet de change positif — et atteint €2.6 milliards, contre €2.1 milliards l'an passé. 

Le profit suit une trajectoire comparable. Tous les segments du groupe sont dans le vert et en croissance : le redressement de la division bio-valorisation, en particulier, semble bel et bien sur les rails.

Luc Tack prenait le contrôle de Tessenderlo il a dix ans. L'évolution depuis est spectaculaire, pas tant au niveau du chiffre d'affaires que de la profitabilité, multipliée par quatre sur la période.

Les investissements — acquisitions comprises — atteignent des niveaux record en 2022 : la position compétitive du groupe sur chaque segment s'en trouvera d'autant plus renforcée.

L'actualité de Tessenderlo est bien sûr dominée par sa fusion avec Picanol, leader mondial des métiers à tisser, et autre entreprise redressée par Luc Tack. L'opération, du reste, n'a pas été sans faire légitimement grincer des dents certains actionnaires. 

De cette combinaison qui devrait simplifier la structure du groupe, améliorer — enfin ! — la transparence, et mieux aligner les intérêts de Tack avec ses co-actionnaires, découlera selon toute vraisemblance une élimination de la participation croisée détenue par Picanol dans Tessenderlo via sa filiale Verbrugge.

Si le communiqué utilise les habituelles précautions de langage en la matière — "As a further simplification of the group after the transaction, Verbrugge’s indirect cross-shareholding in the group might be cancelled" — le tableau des résultats pro forma de la combinaison Tessenderlo-Picanol se base bien sur un capital divisé en 64 millions d'actions, contre 85.5 millions aujourd'hui. 

A ce titre, il fait sens de valoriser le groupe à l'aune de cette evolution : 64 millions d'actions multipliées par le cours actuel de €29.5 donne une capitalisation boursière post-annulation de la participation croisée de €1.9 milliard, soit un multiple de x11 le résultat net de la nouvelle entité combinée.

Résultat net qui, au demeurant, fut défavorablement impacté par un exercice déficitaire du côté de Picanol. On rappellera également que Tessenderlo fut valorisé de manière sans doute fort conservatrice — euphémisme — à €40 par action dans le cadre de la fusion avec Picanol.