Washington (awp/afp) - Les commandes de biens durables ont bondi en janvier aux Etats-Unis, dépassant largement leur niveau pré-pandémique grâce à une forte hausse du secteur aéronautique, civil comme militaire, mais aussi aux achats de construction, équipement et ameublement liés à la bonne santé du secteur immobilier.

Les commandes ont grimpé de 3,4% en janvier par rapport à décembre, selon les données publiées jeudi par le département du Commerce, quand les analystes attendaient une hausse plus modeste de 1,2%.

Elles ont représenté 256,6 milliards de dollars en données corrigées des variations saisonnières, au plus haut depuis septembre 2018, contre 248,1 milliards en décembre, selon un chiffre révisé en hausse.

Cette hausse des commandes de biens durables place désormais "la pandémie dans le rétroviseur", s'enthousiasme Oren Klachkin, analyste pour Oxford Economics, dans une note.

En effet, les biens durables comprennent entre autres les machines et pièces détachées utilisées par les industries, et témoignent donc de la confiance des entreprises en l'avenir.

L'aéronautique devant

Les biens considérés comme durables sont tout ceux qui sont utilisés pendant trois ans ou plus, par les entreprises mais aussi par les particuliers, comme les voitures, appareils électroménagers ou électroniques, vêtements, bijoux, ou encore instruments de musique.

Le fort bond enregistré en janvier est principalement dû au secteur des transports, pour lequel les nouvelles commandes ont bondi de 7,8%, relève le département du Commerce dans son communiqué.

Dans le détail, c'est l'aéronautique qui enregistre, et de loin, les plus fortes hausses, à commencer par l'aéronautique civil, dont les commandes ont été quasiment multipliées par cinq sur un mois (+389,9%).

Cependant, le secteur part de loin, puisque "les commandes d'avions restent inférieures de près de 60% aux faibles niveaux d'il y a un an, lorsque le 737 Max de Boeing était toujours immobilisé", relativise Diane Swonk, économiste pour Grant Thornton, dans une note.

Le secteur automobile est lui en léger retrait (-0,8%), plombé par la pénurie mondiale de puces électroniques qui a "contraint certaines usines automobiles à réduire leur production malgré une forte demande ces dernières semaines", relève encore l'économiste.

En excluant les transports, les nouvelles commandes de biens durables n'augmentent que de 1,4% par rapport à décembre.

Les économistes ont cependant salué la solidité de cette hausse, et y voient les prémices du mini boom économique attendu aux Etats-Unis dès la fin du printemps, lorsqu'une large partie de la population aura été vaccinée.

"L'économie continue de guérir, par à-coups", souligne ainsi Diane Swonk, qui note que la "forte hausse de commandes d'appareils électroménagers, de métaux bruts et transformés (...) reflète la vigueur continue du marché du logement et la demande de nouveaux véhicules" liées à l'éloignement des centres-villes à cause du télétravail.

afp/rp