New York (awp/afp) - La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a dégagé des résultats record en 2021, mais a dû parallèlement augmenter les rémunérations de ses banquiers d'affaires et traders, ce qui a légèrement entamé ses bénéfices.

L'action de la firme chutait de près de 8% à la mi-séance de la Bourse de New York.

Sur l'ensemble de l'année, Goldman Sachs a vu son chiffre d'affaires grimper de 33% à 59,34 milliards de dollars et son bénéfice net exploser de 137% à 21,15 milliards de dollars.

Ses revenus dans la banque d'affaires, la gestion d'actifs et la gestion de fortune ont atteint des niveaux jamais vus auparavant. Le chiffre d'affaires dégagé par les courtiers est pour sa part au plus haut depuis douze ans.

Mais comme l'ensemble des grands établissements de Wall Street, et de nombreuses entreprises américaines, Goldman Sachs a dû revoir ses salaires et bonus à la hausse pour s'assurer de garder ses effectifs.

L'ensemble des rémunérations des employés avaient augmenté de 8% en 2020, quand le chiffre d'affaires de Goldman Sachs avait bondi de 22%.

En 2021, les dépenses pour salaires et avantages ont explosé de 33%, comme le chiffre d'affaires.

"Il y a une réelle inflation des salaires dans l'ensemble de l'économie", a souligné le patron de la firme lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, David Solomon. Mais il a aussi reconnu qu'il y avait eu un effet de rattrapage pour les quelque 45.000 employés de la firme dans le monde.

La direction a dû faire face au printemps 2021 à un mouvement inhabituel de protestation de la part de jeunes salariés se plaignant de semaines de plus de 100 heures et d'un stress intense sur fond de frontières encore plus floues entre vies privée et professionnelle avec le télétravail. Elle avait alors promis d'améliorer la situation.

Salaires attractifs

Les salariés de Goldman Sachs font face, de façon plus générale, à une activité intense.

De nombreuses entreprises, qui ont bénéficié à la fois du rebond de l'économie et de l'argent injecté massivement par la banque centrale américaine dans les circuits financiers, ont souhaité mener des opérations de grande envergure.

Pour lever de l'argent, entrer en Bourse ou acheter un concurrent, elles ont sollicité les banquiers d'affaires de Goldman Sachs, qui ont dégagé un chiffre d'affaires en hausse de 58% en 2021.

Les revenus tirés de la gestion d'actifs et de la gestion des grosses fortunes ont grimpé de respectivement 87% et 25%.

Ceux générés par les traders de la banque n'ont progressé que de 4%, mais l'année 2020 avait été particulièrement prolifique en raison de la forte volatilité sur les marchés.

Les sommes pour les rémunérations des salariés ont aussi augmenté chez JPMorgan Chase. Les dépenses de cette banque au quatrième trimestre ont augmenté de 11% sur l'année "en raison principalement de rémunérations plus élevées".

"Nous voulons être très très attractifs en termes de salaires", en particulier pour les meilleurs banquiers d'affaires, traders et managers, avait souligné le patron de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, lors d'une conférence téléphonique vendredi.

"Si cela doit diminuer un peu les marges pour les actionnaires, qu'il en soit ainsi", avait-il poursuivi, alors que sa firme a aussi dégagé un bénéfice net record en 2021.

Chez Goldman Sachs, la hausse des salaires a en tout cas alimenté la hausse des dépenses opérationnelles dans leur ensemble de 10% en 2021, de 23% au seul quatrième trimestre.

Son bénéfice net a reculé de 13% sur cette dernière période.

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice s'est élevé à 10,81 dollars, soit un peu moins que les 11,76 dollars attendus par les analystes.

Le chiffre d'affaires trimestriel de la banque a de son côté progressé de 8% à 12,64 milliards de dollars.

afp/rp