Londres (awp/afp) - Semaine mouvementée pour l'or: après un plongeon mercredi à son plus bas depuis début août, la valeur refuge s'est ressaisi jeudi avec un rapport hebdomadaire décevant sur l'emploi américain.

Le métal précieux reste en baisse de 7,6% depuis le début de l'année, et ce "malgré les inquiétudes sur l'inflation à travers le monde", note Matthew Weller, analyste chez Forex.com.

L'or est considéré comme une valeur refuge contre l'inflation.

"La tendance reste à la baisse pour l'or, étant donné que le dollar et les obligations d'État américaines profitent de la perspective d'un durcissement de la politique monétaire de la Fed", explique à l'AFP Han Tan, analyste chez Exinity.

La Banque centrale américaine (Fed) a signalé qu'elle pourrait réduire son programme de rachats d'actifs dès sa réunion de novembre, ce qui rend le billet vert plus attractif.

Une hausse du dollar, monnaie de référence du marché aurifère, rend les lingots plus coûteux pour les investisseurs utilisant d'autres devises pour les acheter.

Et une montée du rendement obligataire pousse le marché à privilégier les bons du Trésor, autre valeur refuge, par rapport à un métal sans rendement.

Prochain événement pour l'or: le rapport sur l'emploi américain vendredi prochain. "Des données positives plomberaient très certainement l'or, puisqu'elles assureraient que la Fed va pouvoir se permettre d'agir dès novembre", commente M. Tan.

Vers 15H50 GMT (17H50 à Paris), l'once d'or s'échangeait pour 1.762,23 dollars, contre 1.750,42 dollars la semaine précédente en fin d'échanges.

Le cuivre délaissé

Le prix du cuivre a reculé cette semaine devant les craintes d'un ralentissement économique en Chine mais se maintenait néanmoins à un niveau relativement élevé, au-dessus de 9.000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME).

"Il est de plus en plus à craindre que l'économie chinoise ne perde son élan en raison des pénuries d'électricité, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la demande de métaux", explique Carsten Fritsch, de Commerzbank.

La pénurie d'électricité a incité les banques Nomura et Goldman Sachs à réduire cette semaine leurs prévisions de croissance pour la Chine cette année, car elles s'attendent à de nouvelles perturbations des chaînes d'approvisionnement et de la production.

Or la santé économique de la Chine est capitale pour le marché du métal rouge puisque le pays engloutit la moitié du cuivre mondial.

Le recul a été amplifié par la hausse du dollar, de l'ordre de 0,83% face à un panier de monnaies depuis le début de la semaine.

Comme l'or, les matières premières cotées en dollar deviennent plus onéreuses pour les investisseurs munis d'autres devises quand le billet vert s'apprécie.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 9.133,00 dollars vendredi à 15H50 GMT (17H50 à Paris), contre 9.332,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le coton au sommet

Les cours du coton ont touché vendredi un nouveau sommet en point d'orgue d'une semaine de forte hausse, alimentés par une forte demande et un soutien des cours du pétrole.

La livre de coton pour livraison en décembre à New York est montée jusqu'à 107,28 cents peu avant 13H30 GMT.

Jeudi, elle avait franchi la barre psychologique des 100 cents la livre "pour la première fois en dix ans" a constaté M. Fritsch.

"À l'exception de quelques brefs revers le coton n'a cessé d'augmenter depuis la mi-mai", ajoute-t-il, de l'ordre de 30% sur la période dont 10% rien que cette semaine.

En cause, "un marché qui s'inquiète du niveau de production en Chine et en Inde", explique à l'AFP Louis Rose, de Rose Commodity Group.

Les investisseurs chinois en particulier "ont acheté une énorme quantité de coton", reprend-il.

La hausse du prix du pétrole brut - la référence européenne a temporairement évolué mardi au-dessus de la barre de 80 dollars, une première en trois ans - encouragent également la demande de coton face aux fibres synthétiques devenues plus chères.

La livre de coton pour livraison en décembre à New York valait 105,98 cents vendredi vers 15H50 GMT (17H50 à Paris), contre 95,99 cents à la clôture vendredi dernier.

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