Londres (awp/afp) - Le groupe sidérurgique britannique Liberty Steel, fondé et dirigé par l'homme d'affaires Sanjeev Gupta, a lancé vendredi une offre de reprise sur les activités acier de l'allemand Thyssenkrupp, qui se débat entre la crise du secteur et la pandémie.

"Liberty Steel est convaincu qu'une combinaison avec Thyssenkrupp Steel Europe peut être la bonne réponse d'un point de vue économique, social et environnemental", argumente Liberty dans son communiqué, sans dévoiler le montant de son offre.

Ce rapprochement "créerait un groupe bien positionné pour affronter les défis auxquels fait face l'industrie européenne de l'acier et accélérer la transformation vers un 'acier vert'", ajoute Liberty, multinationale d'acier et mines avec un chiffre d'affaires annuel de quelque 13 milliards d'euros (13,9 milliards de francs suisses) et 30.000 employés.

Liberty Steel, qui ambitionne d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2030, est le principal pilier du conglomérat GFG Alliance détenu par Sanjeev Gupta et sa famille, comprenant aussi le groupe d'aluminium ALVANCE et Simec Energy Group.

Déjà affaibli par la crise de l'acier, le conglomérat allemand, dont l'action bondissait à la Bourse de Francfort en réaction à l'offre, se débat avec les effets de la pandémie au point d'envisager toutes les options, dont une entrée de l'Etat à son capital.

Thyssenkrupp, dont la gamme de produits s'étend des sous-marins aux composants automobiles en passant par les bobines d'aciers, a déjà annoncé en début d'année la suppression de 10% de ses effectifs dans la branche sidérurgie, lourdement déficitaire.

Mais la pandémie de Covid-19 a aggravé la situation financière, et les syndicats craignent des réductions de postes supplémentaires.

Au deuxième trimestre, le groupe, qui emploie 64.000 personnes en Allemagne, a enregistré une perte nette historique de près d'un milliard d'euros.

Le syndicat IG Metall estime une nationalisation partielle de ce fleuron industriel indispensable, et il appelle vendredi les salariés de la division acier à manifester à Düsseldorf (ouest) pour exiger un sauvetage par Berlin.

afp/lk