(Tepco précise qu'au paragraphe 9 il devra obtenir l'accord des communautés locales, du gouverneur de la province et des maires des communes concernées mais pas des pêcheurs)

TOKYO, 18 mai (Reuters) - L'autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) a donné mercredi son feu vert initial au projet de déversement dans l'océan Pacifique d'eaux contaminées provenant de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima, estimant qu'il ne présente pas de problèmes de sécurité.

Cette autorisation provisoire ouvre une période d'un mois de consultation publique, à l'issue de laquelle la NRA arrêtera sa décision définitive, a déclaré un fonctionnaire de l'agence.

Ce projet de rejet par étapes de plus d'un million de tonnes d'eaux contaminées du site, une fois traitées par l'exploitant de la centrale, Tepco (Tokyo Electric Power), à partir du printemps 2023, a été approuvé par le gouvernement en avril 2021.

Il suscite l'inquiétude de l'industrie japonaise de la pêche et des pays voisins dont la Chine et la Corée du Sud.

Tokyo considère le déversement des eaux comme nécessaire pour boucler le démantèlement de la centrale de Fukushima, ravagée par un tsunami en mars 2011.

Près de 1,3 million de tonnes d'eaux contaminées permettant le refroidissement des réacteurs endommagés sont stockées dans des réservoirs géants sur le site où l'espace commence à manquer.

Tepco prévoit de filtrer l'eau irradiée afin d'en éliminer les éléments nocifs, à l'exception du tritium, un isotope radioactif de l'hydrogène impossible à séparer de l'eau. Le liquide contaminé sera ensuite dilué afin d'abaisser le niveau de tritium à moins de 1/40e des limites fixées par le régulateur, avant d'être rejeté dans le Pacifique.

Tepco compte également construire un tunnel sous-marin partant de la centrale afin de déverser l'eau à environ un kilomètre au large.

Même en cas de feu vert de la NRA, l'opérateur devra encore obtenir l'accord des communautés locales, du gouverneur de la province et des maires des communes concernées, avant d'entamer la construction de l'ouvrage, a dit un porte-parole de Tepco.

Le gouvernement japonais et Tepco espèrent achever le chantier d'ici la mi-avril 2023 et entamer à cette date le déversement de l'eau irradiée.

Avant de donner son feu vert provisoire, la NRA a examiné plusieurs facteurs tels que l'efficacité du système de filtrage de l'eau, la possibilité d'arrêter l'opération en urgence et des mesures préventives contre les séismes et les tsunamis. (Reportage Yuka Obayashi, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)