Tokyo (awp/afp) - Le groupe japonais Toshiba a confirmé jeudi avoir reçu une "proposition" d'un consortium mené par le fonds Japan Industrial Partners (JIP), mais sans dévoiler son contenu, se contentant de dire qu'il allait "l'étudier".

Plus tôt dans la journée, le quotidien économique japonais Nikkei avait annoncé sans citer ses sources que ce consortium aurait soumis à Toshiba une offre d'achat autour de 2.000 milliards de yens (plus de 14 milliards d'euros au cours actuel).

Sollicité par l'AFP, JIP s'était refusé à tout commentaire.

"Aucune garantie ne peut être donnée à ce stade quant à la conclusion d'un accord" avec le consortium dirigé par JIP ou avec d'autres investisseurs potentiels, a prévenu Toshiba dans un communiqué.

Le feuilleton du rachat potentiel de ce conglomérat industriel et technologique ayant beaucoup perdu de son lustre ces dernières années traîne en longueur depuis près d'un an.

Après l'échec d'un projet de scission, retoqué par ses actionnaires, Toshiba a accepté depuis avril dernier de considérer sérieusement la possibilité d'être racheté. Le mois suivant, le groupe avait dit être en contact préliminaire avec 10 repreneurs ou partenaires potentiels.

Le fonds américain Bain Capital avait publiquement fait part de son intérêt pour Toshiba l'an dernier, tandis qu'une approche préliminaire de CVC Capital Partners en 2021 avait rapidement avorté.

"Candidat préférentiel"

JIP aurait lui gagné à l'automne dernier le statut de "candidat préférentiel", selon plusieurs médias. Ce fonds aurait rallié à son projet une vingtaine d'entreprises japonaises dont la firme de services financiers Orix, la société de composants électroniques Rohm et le groupe énergétique Chubu Electric Power.

Leur offre a toutefois tardé à être bouclée du fait d'hésitations initiales des mégabanques japonaises à lui accorder les prêts nécessaires, mais cet obstacle financier serait désormais levé, selon la presse.

L'action Toshiba a lâché jeudi 0,73% 4.605 yens à la clôture de la Bourse de Tokyo, comme le montant de l'offre évoqué par le Nikkei est très proche de la valeur de marché du groupe.

Ancien fleuron japonais dont les origines remontent à la fin du 19ème siècle, Toshiba a sombré après un énorme scandale de maquillage de ses comptes révélé à partir de 2015 et de graves difficultés financières par la suite, notamment liées à la déroute de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, qu'il possédait à l'époque.

Le groupe a ensuite traversé en 2021-2022 une profonde crise de gouvernance, avec des départs en cascade de ses dirigeants devant une fronde de ses actionnaires activistes, mécontents de ses résultats et poussant pour la solution d'un rachat.

Toshiba doit publier mardi prochain les résultats de son troisième trimestre 2022/23.

afp/fr