Ces décisions s'inscrivent dans un nouveau plan stratégique quinquennal annoncé jeudi et qui prévoit 7.000 suppressions de postes, soit 5% des effectifs, durant ces cinq ans.

L'action a atteint un pic de près de deux ans après ces annonces, portée également par une autre décision très attendue, celle de racheter jusqu'à 40% de ses propres actions à partir de vendredi. Elle a terminé sur un gain de 12,7% après avoir gagné jusqu'à 13,7%.

Toshiba s'efforce de regagner la confiance des investisseurs depuis 2015, année où fut dévoilée un scandale comptable retentissant. Le groupe japonais avait alors dû admettre l'existence d'énormes dépassements de budget chez sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, depuis lors déclarée faillie.

Le conglomérat a également dû vendre cette année sa précieuse division mémoires à un consortium emmené par le fonds de capital investissement américain Bain Capital, ne conservant plus guère d'activités porteuses.

L'annonce du rachat de titres l'a emporté, aux yeux de la Bourse, sur une révision à la baisse de la prévision de bénéfice d'exploitation annuel, à 60 milliards de yens (462 millions d'euros) et non plus 70 milliards. Toshiba vise en outre un bénéfice d'exploitation annuel de 240 milliards de yens sur l'exercice 2022.

COUP DUR POUR LE ROYAUME-UNI

La décision de liquider NuGen est un coup dur pour la Grande-Bretagne, qui comptait sur l'entreprise pour bâtir une centrale nucléaire susceptible de fournir 7% de l'électricité du pays.

La société publique Korea Electric Power (Kepco) discutait avec Toshiba de l'achat d'une participation dans NuGen et le ministère de l'Energie sud-coréen a fait savoir jeudi qu'il était en contact étroit avec Londres sur le dossier NuGen, tout en surveillant la procédure de liquidation avec Kepco.

Concernant la filiale spécialisée dans le GNL, Toshiba America LNG, Toshiba n'a pas donné le nom de l'acheteur dans un premier temps, avant de confirmer une information du quotidien financier japonais Nikkei, suivant laquelle l'acheteur en question était une filiale de la société gazière chinoise ENN Group.

Toshiba a ajouté que la vente à ENN Ecological Holdings se ferait pour 15 millions de dollars.

Par ailleurs, Toshiba versera à l'acheteur une somme ponctuelle de 821 millions de dollars et comptabilisera une charge de 818 millions de dollars pour pouvoir sortir de cette activité GNL.

Cette somme ponctuelle correspond aux engagements de quelque sept milliards de dollars pris par la filiale américaine d'acheter à partir de 2020 2,2 millions de tonnes d'hydrocarbures par an pendant 20 ans à Freeport LNG, une société domiciliée au Texas.

Contacté auparavant par Reuters, ENN avait dit ne pas avoir connaissance de cette transaction.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

par Makiko Yamazaki, Osamu Tsukimori et Jessica Jaganathan

Valeurs citées dans l'article : Nikkei 225, Toshiba Corp, Korea Electric Power Corporation