PARIS (Agefi-Dow Jones)--Un collectif d'organisations non gouvernementales (ONG) a appelé mercredi le groupe français TotalEnergies à couper tout flux financier vers l'Etat birman, dix mois après le coup d'Etat militaire qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu et provoqué une vague de condamnations internationales.

"La coalition demande à TotalEnergies de mettre fin à sa complicité avec les crimes atroces en Birmanie et de s'assurer que les produits de l'exploitation gazière n'atteignent pas la junte militaire criminelle", indique le collectif qui regroupe Global Myanmar Spring Revolution (GMSR), Blood Money Campaign (BMC), Info Birmanie et La Communauté Birmane de France.

Ces organisations demandent que tous les paiements du groupe en Birmanie "soient placés sur un compte séquestre jusqu'à ce qu'un gouvernement démocratiquement élu soit en place".

Contacté par l'agence Agefi-Dow Jones, un porte-parole de TotalEnergies a indiqué que le groupe n'était pas en mesure de faire de commentaire dans l'immédiat.

A la suite du coup d'Etat et de la répression violente de la contestation, TotalEnergies et Chevron avaient décidé en mai dernier de suspendre les versements de dividendes aux actionnaires de leur coentreprise Moattama Gas Transportation Company Limited (MGTC), propriétaire du gazoduc reliant le champ gazier offshore de Yadana au Myanmar et à la Thaïlande.

Total avait cependant indiqué qu'il poursuivrait ses activités dans le pays et continuerait à payer les impôts et taxes à l'Etat birman, afin de ne pas exposer ses dirigeants sur place à des poursuites criminelles.

Parmi les actionnaires de MGTC figure la Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), une société contrôlée par la junte militaire. Cette dernière continue aujourd'hui à percevoir plusieurs centaines de millions de dollars par an liés à l'exploitation du champ de Yadana, qui est l'une de leur principales sources de revenus étrangers, a affirmé mercredi le collectif d'ONG.

TotalEnergies a indiqué avoir payé 13,1 millions de dollars d'impôts et de taxes à l'Etat birman depuis le début de l'année 2021 dans le cadre de la poursuite de ses activités, et s'être engagé à verser un montant équivalent à des organisations travaillant pour le respect des droits humains dans le pays.

Le président-directeur général du groupe, Patrick Pouyanné, avait affirmé en avril que l'essentiel des revenus perçus par l'Etat birman sur le champ de Yadana provenait des exportations de gaz vers la Thaïlande et était versé par la société thaïlandaise PTT.

-François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: ECH

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December 01, 2021 12:59 ET (17:59 GMT)