Moscou (awp/afp) - Le constructeur automobile japonais Toyota va fermer son usine d'assemblage à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie, un nouvel exemple des difficultés rencontrées par certaines entreprises basées en Russie à recevoir les pièces nécessaires à leur production.

"Toyota Motor Company ferme le site d'assemblage de la ville de Saint-Pétersbourg", a laconiquement annoncé le ministère russe de l'Industrie et du Commerce, cité par l'agence Ria Novosti.

Selon le ministère, la branche locale du géant japonais Toyota "assurera toutefois le respect de toutes les obligations sociales envers l'équipe [et versera] d'importantes indemnités".

Le site de 224 hectares, situé dans le sud de la deuxième ville de Russie, était à l'arrêt depuis début mars, juste après le début de l'intervention militaire russe en Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine était venu à son inauguration en 2007 et environ 2.600 personnes y produisaient 80.000 voitures par an -les modèles Camry et RAV4-, selon des chiffres communiqués à l'AFP début mars.

Entre janvier et août 2022, Toyota a vu ses ventes s'écrouler en Russie par rapport à l'an passé (-69%), avec à peine 19.000 véhicules écoulés, selon l'Association of European Businesses (AEB), qui regroupe les industriels du secteur.

Le chiffre d'affaire du groupe dans le pays est toutefois marginal à l'échelle du constructeur.

La raison de cette fermeture réside dans les difficultés de la branche russe de Toyota à "se fournir en composants" électroniques, essentiels à la production automobile, a affirmé vendredi le quotidien économique Kommersant, citant des sources internes à l'entreprise.

Toyota avait annoncé début mars arrêter sa production en Russie "jusqu'à nouvel ordre" en raison du conflit entre Moscou et Kiev, invoquant déjà "des perturbations de la chaîne d'approvisionnement".

Les sanctions occidentales prises dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine ont entraîné d'importantes perturbations logistiques dans certains secteurs, notamment automobile et technologique, qui ne parviennent plus à recevoir les pièces nécessaires à l'assemblage de leurs produits.

Le 7 septembre, Vladimir Poutine avait lui-même concédé lors d'un forum économique dans l'Extrême-Orient russe des "problèmes" logistiques liés à l'imposition des sanctions occidentales.

afp/rp