New York (awp/afp) - Uber a dévoilé lundi un "nouveau modèle" pour "améliorer la qualité et la sécurité" des travailleurs de l'économie à la tâche (la "gig economy") aux Etats-Unis tout en rappelant sa volonté de ne pas considérer ces derniers comme des salariés.

Dans un document de 18 pages, la plateforme de réservation de voitures avec chauffeur, également active dans la livraison de repas à domicile, a dit espérer que ses suggestions pour renforcer les avantages sociaux des travailleurs servent de modèle au secteur.

Uber et plusieurs de ses rivaux, dont Lyft, sont visés par une loi entrée en vigueur en 2020 en Californie, qui oblige les entreprises à requalifier leurs contractuels en salariés, et donc à les rendre éligibles aux allocations chômage et à divers avantages sociaux.

Uber soutient un référendum pour annuler le texte californien, mais assure en même temps vouloir renforcer les bénéfices des travailleurs.

Le groupe affirme, sondages à l'appui, que la plupart des chauffeurs souhaitent rester indépendants pour profiter d'une plus grande flexibilité professionnelle.

"La crise économique et sanitaire actuelle a mis en pleine lumière la nécessité pour chacun et chacune, quel que soit leur statut salarial, de pouvoir trouver un travail gratifiant et de bonne qualité, de pouvoir travailler comme bon leur semble et d'avoir accès à des protections et des avantages sociaux adaptés", écrit l'entreprise.

Parmi les suggestions, Uber propose que les entreprises de l'économie à la tâche créent une "caisse dédiée aux avantages sociaux", que les travailleurs pourraient utiliser pour la couverture santé ou des congés payés.

Dans une tribune publiée par le New York Times, le patron d'Uber, Dara Khosrowshahi, estime que le régime juridique du travail est "dépassé et injuste" et "force chaque travailleur à choisir entre le statut d'employé avec plus de bénéfices et moins de flexibilité et celui de contractuel indépendant avec de la flexibilité mais presque aucun filet de protection".

"Uber est prêt, immédiatement, à payer plus pour offrir de nouveaux avantages et protections aux chauffeurs. Mais l'Amérique doit changer le statu quo pour protéger tous les travailleurs et pas seulement une forme de travail", ajoute M. Khosrowshahi.

Le dirigeant estime également qu'une requalification des chauffeurs Uber en employés conduirait à une baisse du nombre total de conducteurs, à une disponibilité de l'application dans un nombre moins important de villes et à une hausse du prix des courses.

afp/rp