Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en repli de 0,41% mercredi, craignant de voir l'économie mondiale entrer dans une récession notable en 2023 à cause de l'envolée des taux d'intérêt, qui risquent de ne pas baisser de sitôt.

L'indice principal de la Bourse CAC 40 a fléchi de 27,20 points à 6.660,59 points. La cote se replie depuis le début de la semaine, changeant de tendance après neuf semaines consécutives de hausse.

"La tendance est prudente pour la quatrième session d'affilée, en raison des craintes concernant la remontée rapide des taux d'intérêt, de la dégradation de la conjoncture et d'une récession qui se profile", commente Ilana Azuelos-Bossard, directrice adjointe chez Kiplink Finance.

L'action des banques centrales pour ramener l'inflation à un niveau acceptable commence en effet à se faire sentir sur l'activité économique, qui montre de plus en plus de signes de ralentissement.

Le PDG de la banque JPMorgan Chase, Jamie Dimon, a d'ailleurs prévenu, sur la chaîne américaine CNBC, que l'inflation et les mesures de la Fed pour l'enrayer "pourraient bien faire dérailler l'économie et provoquer une récession modérée ou sévère".

Le directeur général d'une autre banque, Goldman Sachs, David Solomon, est allé dans le même sens, et a dit s'attendre à "une période agitée" sur le plan économique.

Cette petite phase de repli est néanmoins jugée "normale" par l'experte de Kiplink Finance qui rappelle que "le CAC 40 a gagné 1.000 points en six semaines", résistant "plutôt bien compte tenu de tous les éléments anxiogènes" qui figurent au rang des préoccupations des investisseurs depuis plusieurs mois.

"Le marché ne tient pas compte d'une bonne nouvelle, qu'on attendait depuis un moment néanmoins: l'assouplissement des restrictions sanitaires en Chine", ajoute Mme Azuelos-Brossard.

Sanofi en tête du CAC 40 après une victoire judiciaire

Le groupe pharmaceutique Sanofi a grimpé de 6,10% à 90,60 euros, porté par une victoire judiciaire aux Etats-Unis dans le dossier du Zantac, un traitement longtemps vendu en Amérique du Nord contre les brûlures d'estomac mais retiré du marché en 2019 après que des études ont établi que ce médicament se dégradait dans l'organisme en un composant cancérigène.

"Cette décision réduit de manière significative l'étendue du litige, potentiellement de plus de 50%, et étaye les défenses scientifiques de Sanofi contre les allégations formulées", a réagi le laboratoire.

Le contentieux concerne plusieurs Etats américains.

A l'inverse, sa filiale spécialisée dans les principes actifs Euroapi a chuté de 15,75% à 14,37 euros, après avoir légèrement révisé en baisse ses perspectives financières après la suspension de certaines activités de production à Budapest. Euroapi prévoit désormais un chiffre d'affaires de 980 millions d'euros, contre 1 milliard précédemment, et une marge brute d'exploitation de ses principales activités de 12% à 13%, contre 14% prévu précédemment.

Kering dégradé

L'action du groupe de luxe Kering a chuté de 4,15% à 522,60 euros, la plus forte baisse du CAC 40, dûe à une note de la banque UBS qui s'inquiète des performances futures de la société, après le départ du directeur créatif de Gucci et la polémique concernant la marque Balenciaga. Les analystes d'UBS ont fait passer leur recommandation sur ce titre à "neutre", contre "achat" précédemment.

Airbus baisse

Airbus (-2,20% à 108,40 euros) va "rater de peu" son objectif de 700 avions livrés en 2022, a indiqué mardi l'avionneur européen dans un communiqué. Le groupe a cependant maintenu ses objectifs financiers pour 2022.

L'OL chute encore

L'action de OL Groupe, l'entreprise qui détient le club de football de l'Olympique lyonnais, a chuté de 11,02% à 2,18 euros après avoir perdu 12% mardi, première séance de cotation du titre après près d'un mois de suspension. Lundi, OL Groupe a donné un "ultime délai" de deux jours pour finaliser l'opération de rachat du club par l'Américain John Textor annoncé depuis l'été.

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