New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé peu après l'ouverture lundi, signe d'une forte volatilité, nourrie par une nouvelle remontée des taux obligataires et une tempête sur le marché des changes.

Vers 14H10 GMT, le Dow Jones perdait 0,40%, l'indice Nasdaq gagnait 0,99%, et l'indice élargi S&P 500 prenait 0,10%.

Le Dow Jones avait fini la semaine dernière à son plus bas niveau de l'année en clôture, assommé par la communication musclée de la banque centrale américaine (Fed), mercredi, le marché étant de plus en plus convaincu que le resserrement monétaire en cours va faire basculer l'économie mondiale en récession.

"Il y a beaucoup de volatilité sur les marchés (...) avec les mouvements brutaux sur les changes et les obligations", a souligné Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note.

La livre sterling est notamment descendue au plus bas niveau de son histoire face au dollar dans la nuit de dimanche à lundi.

"Les actions ne sont pas exactement au mieux non plus", plombées par des investisseurs anxieux face à l'envolée du dollar et des taux, "ce qui contribue à l'aversion pour le risque", selon l'analyste de Briefing.com.

L'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, a grimpé lundi à son plus haut niveau depuis près de trois mois et demi.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est monté jusqu'à 3,82%, contre 3,68% vendredi, établissant un nouveau sommet depuis plus de 12 ans.

Quant au taux à 2 ans, beaucoup plus sensible encore aux anticipations de politique monétaire, il s'est inscrit, lui, à 4,34%, du jamais-vu depuis 15 ans.

Pour autant, alors que le Nasdaq et les valeurs technologiques sont, en général, les premières victimes en cas d'inflexion des taux, qui annonce un durcissement de leurs conditions de financement, ils étaient, au contraire, recherchés lundi.

Apple (+1,35%), Amazon (+2,07%) ou Qualcomm (+0,75%) avançaient ainsi et bénéficiaient d'une chasse aux bonnes affaires, de même que d'autres actions malmenées ces derniers jours, tous secteurs confondus, comme Costco (+2,28%).

Ironie, malgré la répugnance actuelle des investisseurs pour les actifs risqués, les fleurons des cryptomonnaies, de Coinbase (+5,77%) à Riot Blockchain (+8,45%), étaient en lévitation.

"A ce stade, sachant que nous sommes dans la dernière semaine du mois et du trimestre, et il serait normal de voir un rebond", a estimé Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "Si nous n'y parvenons pas, cela montrera à quel point le marché est affaibli."

Mais les achats à bon compte peinait à donner de l'élan à Wall Street, où la majorité des membres du Dow Jones, en particulier les valeurs dites défensives, réputées moins sensibles à la conjoncture, étaient en difficulté, en particulier le géant de l'assurance santé UnitedHealth (-2,26%), Johnson & Johnson (-0,93%) ou le laboratoire Merck (-1,04%).

Rebond ou pas à court terme, "nous voulons une capitulation de Wall Street", selon Adam Sarha, c'est-à-dire un recul suffisant pour que les investisseurs estiment avoir atteint un plancher et se remettent à acheter sur la durée.

Peu d'indicateurs d'importance sont attendus cette semaine et la saison des résultats ne démarrera que mi-octobre.

A la cote, Las Vegas Sands (+12,29%), MGM Resorts International (+3,94%) et Wynn Resorts (+14,73%) ramassaient gros après l'annonce, samedi, par les autorités de Macao, que les voyages de groupes depuis la Chine continentale seraient de nouveau autorisés vers le territoire. La nouvelle va bénéficier aux casinos que gèrent à Macao les filiales asiatiques de ces trois groupes.

Lyft (-2,18% à 13,69 dollars) était handicapé par l'abaissement de recommandation d'un analyste d'UBS. Il évoque une enquête auprès de chauffeurs, qui sont une majorité à dire préférer Uber à son principal concurrent.

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