Londres (awp/afp) - Le géant de l'agroalimentaire et des produits d'hygiène Unilever a publié de solides ventes au premier trimestre, profitant d'une forte activité en Asie et d'une demande soutenue pour l'alimentaire en raison des confinements.

Son chiffre d'affaires a légèrement reculé de 0,9% sur un an au premier trimestre, à 12,3 milliards d'euros, à cause notamment d'un effet de change négatif.

Mais hors cet effet de change la croissance sous-jacente est de 5,7%. Le directeur général Alan Jope parle de "bon début" 2021 et table sur une croissance sous-jacente de 3 à 5% pour l'année, d'après un communiqué.

Le groupe aux plus de 400 marques, connu pour les savons Dove, les déodorants Axe, les soupes Knorr ou les glaces Magnum, a enregistré une hausse des ventes à données comparables dans ses trois grandes branches.

La croissance a toutefois été plus vive dans l'alimentaire et les produits d'entretien pour la maison, tandis qu'elle a été plus faible dans les cosmétiques.

Unilever explique que l'évolution des contaminations au Covid-19 et les différentes mesures de restrictions continuent de changer les habitudes de consommation.

En Amérique du Nord et en Europe les consommateurs privilégient toujours plus l'alimentaire au détriment des produits de beauté, alors que le télétravail est répandu dans de nombreux pays et les sorties limitées.

En revanche, en Chine, les conditions reviennent à la normale, selon le groupe. En Inde, l'économie avait montré des signes de reprise en début de trimestre, avant d'être rattrapée par une nouvelle vague meurtrière du virus.

"La solidité d'Unilever provient en grande partie de sa diversité. Il vend dans le monde entier donc quand les ventes en Europe faiblissent, la croissance au Royaume-Uni et Asie prend le relais", souligne Steve Clayton, gérant de fonds chez Hargreaves Lansdown.

Pour l'ensemble de 2021, outre une hausse des ventes, le groupe s'attend à une légère progression de sa marge opérationnelle hors élément exceptionnel.

Il prévient que le Covid-19 se traduit toujours par des hausses de coûts dans sa chaîne d'approvisionnement, notamment pour les matières premières et le fret.

"La solution pourrait être de récupérer ces coûts sur le consommateur", prévient Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Lors d'une conférence en ligne, Alan Jope a expliqué que "tous nos coûts d'approvisionnement montent en ce moment", notant que cela concernait au départ surtout l'huile ou les légumes, et désormais les produits pétrochimiques.

Il pense pouvoir limiter cet impact en étant plus efficace et n'envisage des hausses de prix que limitées pour l'heure.

Unilever précise en outre que la création d'une entité distincte pour sa gamme de thés "progresse bien" et devrait être effective comme prévu d'ici la fin de l'année.

Cette branche a généré un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros en 2020 mais ses volumes de ventes sont en baisse en raison d'une demande modérée de thé noir.

Le groupe réfléchit à terme à une introduction en Bourse de cette activité, à une scission ou une cession.

Unilever va créer également une entité à part pour plusieurs marques de produits de beauté et d'hygiène, qui regroupera notamment Timotei, Impulse et MonSavon.

Le groupe est devenu une entreprise uniquement britannique fin 2020 après avoir bouclé la fusion juridique de ses deux entités de Londres et Rotterdam aux Pays-Bas.

afp/ck