New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en baisse vendredi, contrariée par un indicateur d'inflation plus élevé que prévu, qui confirme que les prix vont mettre du temps à s'assagir.

Le Dow Jones a perdu 0,90%, l'indice Nasdaq a reculé de 0,70% et l'indice élargi S&P 500, de 0,73%. C'était la neuvième séance de baisse pour le S&P 500 en 11 séances.

Les indices ont mal début la séance, lestés par la publication de l'indice des prix à la production PPI, ressorti en hausse de 0,3% sur un mois, soit plus que les 0,2% prévus par les économistes.

Sur un an, l'inflation s'affiche à 7,4%, davantage que les 7,2% anticipés mais nettement moins que les 8,1% constatés en octobre, également sur un an.

Pour autant, "cela ne devrait pas modifier la trajectoire de la Fed (banque centrale américaine), la semaine prochaine", avec une hausse de taux attendue d'un demi-point, mercredi, a commenté Bill Northey, d'US Bank Wealth Management.

Wall Street s'est ensuite retourné après la publication de l'enquête mensuelle de l'université du Michigan sur le moral des consommateurs américains.

Pour Edward Moya, d'Oanda, les investisseurs ont surtout prêté attention aux anticipations d'inflation à court terme (un an), au plus bas depuis 15 mois, à 4,6%, qui peut encourager la Fed à décélérer son resserrement monétaire.

Mais l'impression générale reste que si l'inflation se calme, elle le fait lentement.

De ce fait, même si le rythme du resserrement pourrait ralentir, le marché est convaincu que la Fed "va devoir continuer à hausser son taux directeur" en 2023, selon Bill Northey, ce qui est défavorable aux marchés actions.

Témoin, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est tendu, à 3,58%, contre 3,48% jeudi.

Les investisseurs privilégient désormais le scénario d'un taux directeur au-delà de 5% en juin prochain, à son pic.

A la cote, Tesla s'est offert un rebond (+3,23% à 179,05 dollars), qui a permis à son patron Elon Musk, de redevenir l'homme le plus riche du monde, selon le classement en temps réel établi par le site du magazine Forbes, avec 188,7 milliards de dollars.

Netflix (+3,14% à 320,01 dollars) a profité d'un relèvement de recommandation des analystes de Wells Fargo, qui s'attendent à un bon millésime 2023, grâce notamment à la montée en puissance de la publicité.

Dans le contexte général de prudence qui pesait sur Wall Street vendredi, les valeurs spéculatives comme GameStop (-8,71%) ou AMC (-6,65%) ont été à la peine.

Le fabricant de semi-conducteurs Broadcom s'est signalé (+2,57% à 544,72 dollars) après la publication de résultats supérieurs aux attentes, jeudi, et de prévisions également supérieurs aux anticipations pour le trimestre en cours, du fait d'une demande toujours soutenue dans l'informatique à distance (cloud).

L'équipementier sportif Lululemon (-12,85% à 326,39 dollars), popularisé grâce à ses pantalons de yoga, a été sanctionné, malgré la publication d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice net supérieurs aux attentes. Les investisseurs ont été froissés par les prévisions du groupe pour le quatrième trimestre, jugées prudentes.

La société chinoise de pêche industrielle Pingtan Marine Enterprise, cotée au Nasdaq, a été suspendue de cotation, après l'annonce, par le Trésor américain, de sanctions visant le groupe, accusé de pêche illégale. Les avoirs aux Etats-Unis de Pingtan et de son patron, Xinrong Zhuo, ont été gelés.

C'est la première fois qu'une entreprise cotée au Nasdaq fait l'objet de sanctions du Trésor.

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