PARIS (awp/afp) - La directrice générale de Veolia, groupe spécialisé dans le traitement des déchets et de l'eau, a insisté samedi sur "l'enjeu" que représente la prise en compte de la pénibilité du travail, sous-entendant qu'il y avait un effort à faire de ce côté-là.

Elle s'exprimait trois jours avant une mobilisation intersyndicale contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.

"Un employé qui descend dans les égouts pour les nettoyer avec un masque respirateur n'est pas considéré aujourd'hui comme un métier pénible", s'est étonnée Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia au micro de France Inter dans l'émission "On n'arrête pas l'éco".

Chez Veolia, "on voit bien que c'est plutôt ça l'enjeu, plutôt que de garder les seniors", a ajouté Mme Brachlianoff, interrogée sur le projet contesté de réforme des retraites.

Dans son groupe, qui emploie 55.000 salariés en France, "on n'est pas vieux quand on a 55 ou 60 ans", a-t-elle dit. "Chez Veolia, on garde les seniors".

"Ca se voit dans notre pyramide des âges", a-t-elle relevé. "Mais nous avons beaucoup de cols bleus et la problématique principale, c'est la pénibilité", a-t-elle estimé.

La mobilisation du 31 janvier est soutenue par les huit principaux syndicats français du public et du privé contre le projet du gouvernement. Les députés doivent s'emparer lundi en commission du texte contesté.

Le projet prévoit un recul de l'âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans, une accélération de l'allongement de la durée de cotisation ainsi que la suppression progressive de la plupart des régimes spéciaux encore existants, dont ceux de la RATP et des industries électriques et gazières.

Parmi les pistes de négociation évoquées pour tenter de trouver une issue au conflit figurent l'emploi des seniors, une meilleure prise en compte des carrières féminines hachées, de ceux ayant commencé à travailler à 20 ans ou de la pénibilité de certains métiers.

Mme Brachlianoff a par ailleurs insisté sur le besoin "d'accélérer" et de "simplifier" les procédures administratives pour la mise en oeuvre de projets de réutilisation des eaux usées, notamment pour l'agriculture, afin d'économiser la ressource en eau et de faire face à de nouveaux étés caniculaires comme celui de 2022.

"Ce que je souhaiterais, c'est un guichet unique, pour avoir les mêmes vérifications, les mêmes autorisations mais un point d'entrée unique pour simplifier, aller plus vite et pouvoir déployer" des solutions "partout sur le territoire", a-t-elle expliqué.

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