Paris (awp/afp) - L'Autorité de la concurrence britannique (CMA) a rendu jeudi ses conclusions sur le rachat de Suez par Veolia, un "feu vert" aux yeux du géant des services à l'environnement, qui doit cependant renoncer à reprendre trois entités.

Le gendarme britannique de la concurrence a conclu que Veolia devait vendre trois "parties substantielles de l'entreprise fusionnée", pour se conformer à la législation sur la concurrence en Grande-Bretagne.

Sont concernés "les activités de déchets de Suez au Royaume-Uni", "les activités de services d'exploitation et maintenance des eaux industrielles de Suez au Royaume-Uni" ainsi que "les services mobiles d'eau de Veolia en Europe".

Veolia, qui avait pris les devants en engageant déjà ces cessions, souligne que ces conclusions sont un "feu vert" à l'absorption de Suez.

"L'annonce d'aujourd'hui constitue vraiment un feu vert de la Commission de la concurrence britannique" à la fusion avec Suez, a dit à l'AFP une porte-parole, expliquant que sur les trois cessions exigées, deux sont déjà signées.

Concernant la reprise de l'activité déchets de Suez en Grande-Bretagne, Veolia a annoncé début août un accord de 2,4 milliards d'euros avec le gestionnaire d'actifs australien Macquarie Asset Management.

Cette acquisition reste cependant soumise à l'approbation de la CMA.

En outre, le "nouveau Suez", entité indépendante regroupant les actifs que Veolia n'a pu croquer pour cause des lois anti-trust, est aussi sur les rangs pour racheter ces unités déchets.

Suez, qui a indiqué qu'il étudiait les conditions de l'accord avec Macquarie, bénéficie en effet d'un "droit de premier refus".

Concernant les services mobiles de l'eau en Europe, cette cession a déjà été convenue avec l'autorité de la concurrence européenne, rappelle Veolia, et une promesse de cession a été signée début mai avec Saur pour environ 190 millions d'euros.

Reste donc la "petite activité d'opération et maintenance dans les eaux industrielles de Suez au Royaume-Uni", "pas du tout significative" par rapport à l'activité des déchets, a précisé Veolia jeudi.

Le numéro un mondial de la gestion de l'eau et des déchets est parvenu en janvier à absorber Suez, au terme de plus d'un an de bataille.

Cette opération à 13 milliards d'euros lui a permis de passer de 180.000 à 230.000 salariés, avec un chiffre d'affaires de 37 milliards d'euros, soit 10 milliards supplémentaires.

Le "nouveau Suez" indépendant a été maintenu, réduit de 60%, et sorti de la cote. Constitué de l'essentiel des actifs hexagonaux du Suez historique, il a aussi gardé quelques activités au Maroc, en Italie ou encore en Chine.

Repris par un consortium d'actionnaires (les fonds Meridiam et GIP, avec la Caisse des dépôts et CNP Assurances), le groupe a depuis l'OPA acquis notamment la plus grande entreprise de gestion de déchets d'Afrique du Sud. Sa direction doit présenter à l'automne sa stratégie de développement.

afp/rp