PARIS (Agefi-Dow Jones)--Veolia présentera vendredi soir au conseil d'administration d'Engie une "offre améliorée sur Suez", a annoncé Antoine Frérot, le PDG de Veolia, lors d'une conférence de presse.

"Le prix de l'offre sera amélioré, mais je ne dis pas combien", a ajouté Antoine Frérot vendredi matin, en ajoutant que le prix n'est pas le seul critère.

Ces améliorations portent sur l'ensemble des points de précision demandés par Engie, a expliqué Antoine Frérot. "Les engagements sociaux sont formalisés dans courrier qui sera transmis au conseil d'administration d'Engie", a indiqué le PDG de Veolia.

Concernant la gouvernance, Antoine Frérot se dit ouvert. Sur les douze membres du comité exécutif (Comex) du nouveau groupe, 4 à 5 personnes pourraient venir de Suez. "Ce serait la même chose dans les rangs de direction par pays", a ajouté Antoine Frérot. Selon le PDG, "le conseil d'administration de Veolia accepte l'idée de mixer le conseil. Il accueillerait un administrateur salarié venant de Suez".

Antoine Frérot a assuré que "Veolia a les moyens financiers de remonter son offre en respectant sa discipline financière". L'augmentation de capital envisagée "serait d'un montant limité" et le ratio dette financière sur excédent brut d'exploitation (Ebitda) du groupe resterait inférieure à 3 fois dès la deuxième année après l'offre publique d'achat de Veolia sur Suez, a expliqué le dirigeant.

"Le conseil d'administration d'Engie d'aujourd'hui ne sera pas nécessairement décisif", a toutefois ajouté Antoine Frérot. Un nouveau conseil d'administration est programmé pour le 30 septembre, date après laquelle l'offre de Veolia s'éteindra.

Malgré la mise en place par Suez d'une pilule empoisonnée, avec la sanctuarisation pour quatre ans de la division eau France dans une fondation néerlandaise, Antoine Frérot a assuré de sa volonté de poursuivre son offre, même si celle-ci est "handicapante". Tant que la pilule empoisonnée de Suez ne sera pas désamorcée, le rapprochement ne pourra pas être exécuté comme prévu, a reconnu le PDG. "Je n'ai pas encore la voie pour désamorcer la pilule empoisonnée, mais toutes les voies sont possibles", a indiqué Antoine Frérot.

"La fondation de Suez démontre que le groupe n'a ni projet ni offre alternatifs. C'est une démarche en contradiction avec les règles de gouvernance qui fait perdre de la valeur à Suez", a critiqué le PDG de Veolia.

S'il venait à acheter le bloc de 29,9% de Suez à Engie, Veolia lancerait une offre publique sur le solde du capital. "Le prix exact de l'OPA sur Suez sera connu une fois acheté le bloc de 29% à Engie", a précisé Antoine Frérot. Il a confirmé que "le prix de 15,5 euros par action Suez proposé à Engie servirait de référence".

Selon le projet de Veolia, plus de 80% de Suez seraient conservés après les cessions d'actifs nécessaires à l'obtention de l'aval des autorités de la concurrence, a rappelé le dirigeant.

Pour augmenter ses chances de faire valider l'opération par les autorités de la concurrence, Veolia avait indiqué, lors de la présentation fin août de son offre à Engie, vouloir revendre Suez Eau France au fonds d'investissement Meridiam.

Par ailleurs, Veolia n'envisage pas de vendre sa propre division eau en France, a souligné Antoine Frérot.

A 10h45, le cours de l'action Suez gagnait 4,4% à 14,86 euros, celui du titre Veolia 1,3% à 11,28 euros, tandis qu'Engie prenait 1,1% à 18,14 euros, dans un marché parisien en baisse de 0,6%.

-Olivier Pinaud, L'Agefi ed: ECH

(Alice Doré a contribué à cet article)

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